Des images inédites de l’intérieur du HMS Terror, épave mythique engloutie dans l’Arctique
Plus de 170 ans après la disparition mystérieuse du navire britannique HMS Terror dans l’Arctique canadien, des images inédites de l’épave ont été diffusées mercredi 28 août. Elles révèlent un intérieur bien conservé qui pourrait éclairer d’un jour nouveau cette expédition mythique. Le Terror est l’un des deux bateaux de l’expédition de l’explorateur anglais John Franklin, partie de Grande-Bretagne en 1845 à la recherche du passage du Nord-Ouest, qui relie les océans Atlantique et Pacifique par l’Arctique.
Surpris par le froid, les 129 marins de l’expédition sont restés coincés un an et demi dans les glaces avant de mourir de faim, de froid et de saturnisme. Les circonstances de la plus grande tragédie de l’exploration arctique, qui a fait l’objet d’une série télévisée américaine (The Terror), sont restées floues depuis. Le premier navire, HMS Erebus, a été retrouvé en 2014 dans la même zone.
Les images prises par les plongeurs et le robot submersible téléguidé de l’Agence Parcs Canada révèlent des artefacts intacts de la vie sur le navire. L’épave a été retrouvée en 2016 à 24 mètres de profondeur au large de l’île King William, dans le passage du Nord-Ouest, à l’est de Cambridge Bay dans le territoire du Nunavut.
« Nous avions l’impression, en explorant le HMS Terror, qu’il s’agissait d’un navire récemment abandonné par son équipage, semblant avoir échappé au passage du temps », explique dans un communiqué Ryan Harris, directeur du projet archéologique et pilote du véhicule téléguidé utilisé pour les fouilles. Au cours de 48 plongées, dont sept avec le robot, « dans une eau qui avoisinait le zéro degré ou moins », l’équipe a obtenu des images de plus de 90% du pont inférieur du bateau.
Le bateau a été retrouvé posé droit sur sa quille au fond de la mer, l’hélice toujours en place, l’ancre levée, et les fenêtres de toit non couvertes, ce qui suggère l’abandon rapide du navire, a remarqué Harris. Les sédiments qui ont recouvert la chambre du capitaine du navire, Francis Crozier, ont permis la préservation de son bureau, dans lequel les chercheurs s’attendent à trouver des instruments scientifiques et des cartes…