Des rubis venus des profondeurs de l’Arctique
Début des années 2000, des prospections géologiques menées dans le sud-ouest du Groenland dans des roches magmatiques révèlent un potentiel intéressant pour certaines gemmes : des petits diamants, des rubis rouges (les plus précieux), des saphirs roses, du lapis-lazuli et même une roche mystérieuse, appelée greenlandite (un quartzite de couleur verte), qui se serait formée il y a 3,8 milliards d’années, sont découverts. Des entreprises souhaitent aussitôt financer l’exploitation de gisements. Non sans difficulté : la notion de propriété n’existe pas au Groenland, territoire autonome rattaché au Danemark : toutes les terres y sont possédées collectivement.
2014, à 155 kilomètres au sud de Nuuk, la capitale du pays, la situation a bien évolué. Une vaste infrastructure s’est mise en place : des quartiers de vie ont été érigés, un quai de déchargement provisoire a été installé, et une route finit de se construire. Cette route, qui acheminera matériel, machines et hommes, dessert le site minier d’Aappaluttog, où un gisement conséquent de rubis arctiques a été découvert. Ce trésor, formé depuis plusieurs milliards d’années sur ce site très spécifique d’un point de vue géologique, a profité de la fonte de la calotte glaciaire, due au réchauffement climatique, pour se laisser capturer.
Ruée industrielle
L’exploitation de la mine d’Aappaluttog ne débuta pourtant véritablement qu’en 2017. La ruée industrielle vers les rubis de grande valeur, autrefois ramassés en surface par les Inuits, a en effet nécessité, pour sa mise en œuvre, de favoriser parallèlement le développement d’une économie locale autonome, offrant aux Inuits davantage d’indépendance…
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