Des virus millénaires libérés par la fonte du permafrost : une menace pour notre planète ?
Depuis la découverte de virus millénaires, capturés dans le permafrost, qui commencent à se libérer de celui-ci au fur et à mesure du réchauffement du climat, des scientifiques se penchent sur les possibles conséquences qu’ils pourraient avoir sur les humains, mais aussi sur l’environnement. Selon une étude publiée dans la revue PLOS Computational Biology, si la plupart des pathogènes « zombies » qui ont été retrouvés ne sont pas dangereux pour notre santé à l’heure actuelle, ils pourraient survivre et évoluer pour devenir des espèces dominantes qui éradiqueraient des bactéries et virus existants. Ce qui pourrait être dévastateur pour les écosystèmes terrestres, et donc menacer la santé humaine.
Est-ce qu’il y a vraiment un danger ?
La planète se réchauffe à une telle vitesse que chaque année, il pourrait y avoir autant de micro-organismes libérés dans la nature du fait de la fonte des glaces que le nombre estimé d’étoiles dans l’univers. Un chiffre qui dépasse l’entendement, et parmi lequel se cachent des pathogènes qui pourraient nous infecter. C’est pourquoi, afin de comprendre dans quelle mesure ce phénomène peut être une menace réelle pour nous et notre planète, des chercheurs du Centre commun de recherche de la Commission européenne ont réalisé une étude statistique. Et leurs calculs prennent d’abord en compte les risques écologiques posés par la libération imprévisible de ces anciens virus, bactéries, parasites sur nos écosystèmes « modernes ».
Nos simulations montrent que 1 % des rejets simulés d’un seul agent pathogène dormant pourraient causer des dommages environnementaux majeurs et la perte généralisée d’organismes hôtes dans le monde », écrivent les auteurs dans un texte publié sur The Conversation.
Pour arriver à ce résultat, ils ont utilisé un logiciel de simulation par ordinateur. Si un seul virus libéré du sol glacé se met à être envahissant, à quel point peut-il devenir vraiment dominant dans ce nouvel environnement ? Environ 3 % du temps, selon eux. Dans ces cas-là, il est très susceptible de causer des pertes de biodiversité. Dans le pire des cas (ce qui est toujours tout à fait plausible), l’invasion de ce virus a réduit la taille de son écosystème d’accueil de 30 %.
Un comportement imprévisible est possible
Il y avait plusieurs hypothèses possibles pour les chercheurs : soit ces anciens virus perdaient face à la concurrence des virus modernes, car les êtres vivants potentiellement affectés auraient pu développer au fur et à mesure de l’évolution une certaine résistance, soit ils auraient pu perdre cette résistance au fil du temps. Et dans ce cas, les conséquences sont redoutables. Sauf que ces recherches ont montré que ces anciens virus envahisseurs gagnaient la course dans un tiers des cas.
Ce qu’il faut retenir, c’est que globalement dans 1 % des cas, le pathogène envahisseur a un comportement imprévisible. « Le risque lié à cette petite fraction d’agents pathogènes peut sembler faible, mais gardez à l’esprit qu’il s’agit du résultat de la libération d’un seul agent pathogène particulier dans des environnements simulés. Avec le grand nombre d’anciens microbes libérés dans le monde réel, de telles épidémies représentent un danger substantiel », écrivent-ils encore…
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