En Alaska, les pétroliers gèlent le sol réchauffé par l’augmentation des températures
Chassez le réchauffement climatique par la porte, il reviendra par la fenêtre : en respectant les strictes consignes environnementales américaines sur la circulation dans la toundra, les groupes pétroliers d’Alaska pensaient pouvoir maintenir le fragile permafrost suffisamment solide pour continuer à accéder aux oléoducs et les entretenir tout au long de la saison hivernale.
Mais c’était sans compter sur l’augmentation des températures, en partie due à l’exploitation même de ces hydrocarbures en Alaska : les routes de glaces disparaissent de plus en plus rapidement, réduisant du même coup la période d’exploitation des puits de pétrole.
En 2003, la fenêtre de tir avait diminué de deux mois en moyenne par rapport aux années 1970, au moment où les routes de glace étaient praticables plus de la moitié de l’année. Un désastre pour les industriels, qui payent régulièrement 300 000 dollars (environ 250 000 euros) par jour pour maintenir leurs équipes prêtes dans l’attente d’être autorisées à accéder aux champs pétrolifères.
Des tubes réfrigérants dans le sol
Toute une économie s’est alors développée pour maintenir les routes et les installations en état : l’entreprise BeadedStream s’est par exemple spécialisée dans la vente de détecteurs de températures aux compagnies pétrolières. L’analyse des résultats des nombreux capteurs dispersés dans le « North Slope », le versant nord de l’Alaska, permet aux autorités et aux industriels de savoir exactement quand les conditions climatiques sont réunies pour accéder aux installations — et de gagner ainsi un temps précieux…