Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

En Arctique, 2019 est la deuxième année la plus chaude depuis 1900

Publié le 19.12.2019 - Article du 11/12/2019 sur Ouest-France (avec AFP)
L’Arctique vient de connaître, en 2019, sa deuxième année la plus chaude depuis 1900. C’est également une année avec la deuxième plus petite banquise jamais enregistrée. Des informations publiées dans le bulletin annuel de l’Agence océanique et atmosphérique américaine mardi 10 décembre

Les années se suivent et se ressemblent dans l’Arctique, qui a connu en 2019 sa deuxième année la plus chaude depuis 1900 et sa deuxième plus petite banquise jamais enregistrée, selon le bulletin annuel arctique de l’Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA) publié mardi 10 décembre.

Le réchauffement climatique n’est pas uniforme sur Terre : il est deux fois plus rapide au pôle Nord depuis les années 1990, un phénomène que les climatologues appellent l’amplification arctique.

Un cercle vicieux de réchauffement

La température moyenne dans la saison octobre 2018-septembre 2019 a été supérieure de 1,9° à la moyenne 1981-2010, qui sont les décennies où le réchauffement a réellement commencé dans l’Arctique. Les six dernières années ont battu tous les records précédents. Air, glace et eau interagissent dans un cercle vicieux de réchauffement.

L’air se réchauffe, ce qui fait fondre la glace, ce qui découvre plus d’océan, qui peut donc absorber plus de rayons du soleil… ce qui réchauffe l’eau et fait fondre plus de glace. La banquise fond ainsi par le haut et par le bas, et de plus en plus. Des observations satellites précises existent depuis 1979 et permettent de retracer le rétrécissement au fil des décennies.

Dans l’Arctique, la banquise fond l’été et s’étend l’hiver. Le minimum est observé en septembre, et le maximum en mars, quand la surface glacée est généralement deux ou trois plus grande qu’à la fin de l’été et couvre tout l’océan Arctique. En septembre dernier, la surface de la banquise était la deuxième plus réduite jamais enregistrée depuis 1979, ex aequo avec 2007 et 2016.

« 2007, « année charnière »

« Tout a vraiment commencé dans les années 1990 », résume Don Perovich, professeur à Dartmouth et auteur de la partie sur la banquise. L’année 2007 fut un « moment charnière ». « Selon les années, parfois la glace augmente, parfois elle se réduit, mais nous n’avons jamais retrouvé les niveaux d’avant 2007 », dit-il.

L’exemple de la mer de Béring illustre les conséquences en cascade. La mer est presque fermée et sert de porte d’entrée de l’Arctique, entre la Russie et l’Alaska. Les deux derniers hivers, 2018 et 2019, ont vu des banquises moitié plus petites que la moyenne des décennies précédentes. La banquise est aussi moins épaisse, donc moins solide. Les avions ne peuvent plus atterrir pour ravitailler les habitants de Diomede, sur une petite île du détroit de Béring, qui dépendent d’hélicoptères moins fiables.

La vieille glace hivernale, solide, se réduit comme peau de chagrin. Elle est vitale pour les autochtones, qui s’en servent pour se déplacer (en motoneige), pour arrimer leurs bateaux, ou pour chasser le phoque et la baleine. Comme la banquise se forme plus tard à l’automne, les habitants sont isolés une plus grande partie de l’année. La « glace de rivage », solidement ancrée à la terre, est de plus en plus rare, or c’est sur ces glaces que les pêcheurs et chasseurs stockent leurs équipements…

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