Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

En Arctique, le permafrost fond 70 ans plus tôt que prévu

Publié le 16.07.2019 - Article de Nathalie Mayer du 22/06/2019 sur Futura
Notre planète se réchauffe dangereusement. De plus en plus d'études le confirment. Mais aujourd'hui, une nouvelle découverte, celle de la fonte du permafrost des îles arctiques du Canada, pourrait indiquer que la crise climatique s'installe plus rapidement encore que les scientifiques ne l'avaient craint

Ce que les chercheurs appellent permafrost – ou encore pergélisol – c’est une couche de terre, de roche ou de sédiments qui présente la particularité de rester gelée pendant plus de deux années consécutives. Il recouvre aujourd’hui environ un quart de notre hémisphère Nord. Et des chercheurs de l’université d’Alaska Fairbanks (États-Unis) viennent de découvrir que le permafrost des îles arctiques du Canada a commencé à fondre.

Une nouvelle qui suscite l’inquiétude pour deux raisons. D’abord parce que les modèles climatiques établis par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ne prévoyaient pas un tel dégel avant… 2090 ! Ensuite parce que cette fonte du permafrost pourrait bien accélérer encore un peu plus le réchauffement climatique en libérant dans l’atmosphère une grande quantité de gaz à effet de serre.

Entre 2003 et 2016, les îles arctiques du Canada ont connu une succession d’étés anormalement chauds. Résultat, des indices de dégels moyens de 150 à 240 % supérieurs à la normale de 1979-2000. « Nous avons été sidérés en découvrant que le permafrost avait réagi aussi rapidement aux températures élevées de l’air », raconte Louise Farquharson, chercheuse à l’université d’Alaska. Une conséquence aussi, semble-t-il, du faible amortissement thermique des couches organiques et de la végétation présentes au sol dans la région et de la présence de glace de sol près de la surface.

La menace des gaz à effet de serre

C’est grâce à un avion à hélice modifiée que les chercheurs ont pu explorer des sites situés parfois à plusieurs centaines de kilomètres des sites habituellement explorés. « Le paysage que nous avons découvert en 2016 était méconnaissable », rapporte Vladimir Romanovsky, professeur de géophysique. Sans rapport avec celui qui prévalait il y a dix ans seulement, lors de leur dernière visite. Car lorsque les couches supérieures du permafrost disparaissent, le sol s’enfonce. Dans certains endroits de quelque 90 centimètres, présentent les chercheurs. Et la végétation commence à se développer…

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