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ISSN : 2755-3755

En avril, le dioxyde de carbone atmosphérique a atteint un niveau jamais vu depuis 800 000 ans

Publié le 23.05.2018 - Article d'Emmanuel Perrin du 11/05/2018 sur Gentside
Les dernières mesures en date des teneurs atmosphériques en dioxyde de carbone révèlent un triste record : en avril, la concentration moyenne en CO2 dans l’atmosphère s’est élevée jusqu’à 410 parties par millions (ppm), une valeur jamais atteinte depuis le début des relevés, ni au cours des 800.000 dernières années

En avril, la planète a signé un triste record dont elle se serait certainement bien passé. Le mois dernier, le taux de dioxyde de carbone (CO2) mesuré dans l’atmosphère terrestre a en effet atteint un seuil jamais enregistré depuis… 800.000 ans. C’est ce que révèle un graphique en constante ascension depuis la fin des années 1950 : la courbe de Keeling…

Du jamais vu depuis plusieurs centaines de milliers d’années

Jamais en 800.000 ans les concentrations atmosphériques en CO2 n’avaient atteint de tels sommets, comme en attestent les plus anciens échantillons disponibles, piégés sous forme de bulles dans les glaces de l’Antarctique. Avant le début de l’ère industrielle, et l’utilisation massive d’énergies fossiles – largement responsables des émissions de CO2 -, les niveaux moyens de dioxyde de carbone atmosphérique fluctuaient entre 170 ppm et 280 ppm.

Selon les scientifiques, la planète a très certainement connu d’autres périodes au cours desquelles les concentrations de CO2 ont atteint des niveaux aussi élevés qu’aujourd’hui : au Pliocène – une époque géologique qui s’étend d’environ -5 à -2,5 millions d’années, et au cours de laquelle le niveau des océans était en moyenne supérieur de 25 mètres -, mais aussi plus tôt, au Miocène, il y a 10 à 14 millions d’années, lorsque les mers du globe s’élevaient trente mètres plus haut qu’aujourd’hui.

Quoi qu’il en soit, les spécialistes s’accordent sur un point : jamais la hausse de CO2 n’avait été aussi brusque et aussi intense que celle que nous connaissons actuellement. « À environ 400 ppm, les concentrations de CO2 d’aujourd’hui dépassent la variabilité naturelle observée sur des centaines de milliers d’années », avertit l’Organisation météorologique mondiale.

Alors que l’Accord de Paris sur le climat a fixé l’objectif de limiter la hausse des températures globales à 2 °C, les dernières estimations à ce sujet tendent plutôt vers un réchauffement supérieur à 3°C, comme en atteste une étude récente parue dans la revue Nature

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