Face à une Russie agressive, Finlandais et Suédois s’aguerrissent aux côtés de l’Otan
Si le partenariat n’est pas chose nouvelle, la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie pousse la Finlande et la Suède, deux nations militairement non alignées, à se rapprocher encore davantage de l’Alliance atlantique.
Comme chaque fois que la Norvège organise l’exercice Cold Response censé habituer les troupes alliées à combattre ensemble par grand froid, les deux pays ont envoyé un détachement musclé pour ces manoeuvres qui se tiennent actuellement sur le sol norvégien : 1.600 soldats suédois et 680 finlandais.
« C’est encore plus important cette année à cause de l’Ukraine et de la situation dans notre partie du monde », explique à l’AFP le lieutenant-colonel Stefan Hedmark, chargé de la planification des exercices dans l’armée suédoise.
La coopération, en particulier avec les autres nations nordiques, membres de l’Otan ou pas, est étroite : mêmes valeurs, mêmes intérêts, proximité des cultures. Et le même puissant voisin russe.
« Nous sommes plus ou moins comme une famille maintenant », souligne l’officier suédois. « On n’est pas toujours d’accord mais on a des liens et (…) on doit veiller les uns sur les autres ».
« C’est le noyau familial », abonde le général finlandais Manu Tuominen. « Mais bien sûr, dans toute famille, il y a des cousins éloignés et nous apprécions à cet égard tous les amis européens et même la coopération transatlantique ».
Pour la Suède comme pour la Finlande, participer à Cold Response ne vise pas tant à apprendre à combattre dans un environnement difficile – le terrain de jeu quotidien de leurs soldats – qu’à renforcer l’« interopérabilité », c’est-à-dire la capacité à faire la guerre ensemble, avec les autres pays occidentaux.
« Un signal fort »
L’invasion russe de l’Ukraine a fait bouger les lignes dans leurs opinions publiques.
Pour la première fois, une majorité de Suédois et de Finlandais se disent favorables à ce que leur pays rejoigne l’Otan, selon plusieurs sondages publiés depuis début mars.
Pas question pour les officiers nordiques de se prononcer à haute voix sur une telle question éminemment politique mais, assurent-ils, le jour venu, ils seront prêts.
Stockholm et Helsinki ont exclu une candidature dans l’immédiat, mais côté finlandais la question fait l’objet de discussions politiques approfondies. Une adhésion aurait « des conséquences militaires et politiques graves », a de son côté mis en garde le ministère russe des Affaires étrangères…
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