Fonte de la glace de mer de l’Arctique : désastre environnemental et future bataille géopolitique ?
Le réchauffement climatique se matérialise un peu plus chaque jour avec l’Arctique comme dernière victime en date. Des scientifiques basés en Corée, au Canada et en Allemagne ont publié mardi des données qui indiquent clairement que la glace de mer estivale de l’Arctique pourrait disparaître « dès les années 2030-2050 ». Il pourrait persister uniquement de la glace résiduelle le long des côtes.
Les effets de cette fonte progressive seraient désastreux. Le professeur Yeon-Hee Kim et ses collègues expliquent ainsi que cette glace, par un effet de miroir, renvoie les rayons du soleil, ce qui favorise le rafraîchissement de la globalité de la région qui entoure le pôle Nord de la Terre.
Conséquence du réchauffement climatique dû à l’activité humaine
Le modèle exposé par ce travail paru dans la revue britannique Nature Communications envisage donc que cette situation survienne dès les années 2030, sachant que c’est en septembre que la glace devient la moins fournie en volume.
Les enregistrements par satellite existent depuis 1979 et le minimum a été touché en 2021. Cette recherche démontre que 90% de la fonte est la conséquence d’un réchauffement climatique dû à l’activité humaine, ce qui voudrait donc dire que seuls 10% peuvent être attribués à « des facteurs naturels ».
Et même si, dans un effort simultané, hypothèse extrêmement théorique, l’ensemble des États réduisaient fortement leurs émissions de gaz à effet de serre dès aujourd’hui, l’inéluctable paraît acté.
À toutes fins utiles, les auteurs, qui expriment leur surprise quant à leurs résultats, préviennent que ces évolutions « affecteront la société humaine et l’écosystème tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, au travers d’une modification des activités marines et en accélérant encore le réchauffement dans l’Arctique; ainsi qu’en altérant le cycle du carbone ».
Le transport maritime a un oeil sur l’Arctique
Les conséquences néfastes, selon cette équipe scientifique, vont alors se faire ressentir bien au-delà des rivages de ce territoire. L’avertissement, une fois encore, est supposé inciter la communauté mondiale à réduire les émissions de CO2 de manière plus ambitieuse. De telles indications, par leur portée aussi d’ordre politique et médiatique, ne manqueront donc pas d’alimenter des argumentaires de relations internationales.
Toutes sortes de projets, plus ou moins consistants, se forment ces dernières années autour de l’Arctique, sur le fondement d’une croyance dans laquelle la fonte des glaces rendra enfin cet espace moins hostile et permettra une réorientation des flux mondiaux de transport maritime, ainsi que l’exploitation de quantités insoupçonnées de ressources minières, pétrolières et gazières.
Le précédent chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, se félicitait ainsi en 2019 que les navires en provenance d’Asie puissent diminuer leur parcours vers les ports européens de quelque 5500 km – l’été tout du moins. Le bloc occidental peut aussi, de la sorte, avancer cette perspective d’une réduction des temps de transport avec des effets décisifs sur l’empreinte carbone…
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