Gaz : Novatek lance son deuxième méga projet dans l’Arctique avec Total
Le nouveau méga projet gaz naturel liquéfié (GNL) de Leonid Mikhelson prend forme. Le patron de Novatek, numéro deux du gaz en Russie après Gazprom, premier groupe gazier privé mais surtout géant du GNL dans l’Arctique, a annoncé jeudi la finalisation du financement d’Arctic~LNG~2, un chantier estimé à plus de 21 milliards de dollars. Avec un premier cargo prévu pour 2023.
La décision finale d’investissement a été approuvée par les partenaires du projet autour de Novatek. Par Total, actionnaire à 10~% et qui détient également 19,4~% du capital de Novatek. Mais aussi par les chinois CNOOC (10~%) et CNPC (10 ~%) ainsi que par le consortium japonais Mitsui-Jogmec (10~%). Comme prévu, Novatek reste majoritaire avec 60~%.
Numéro quatre mondial
« Novatek est devenu l’un des acteurs clefs du marché mondial du GNL. Aujourd’hui, nous franchissons une nouvelle étape », s’est félicité Leonid Mikhelson qui, certes discret sur les détails des modes de financement du projet, savoure sa victoire de l’avoir imposé, surtout face au scepticisme initial du géant Gazprom. Il lance Arctic~LNG~2 après avoir démarré la production, fin 2017, de sa première immense usine de liquéfaction de 27 milliards de dollars sur la péninsule de Yamal, voisine de la péninsule de Gydan où se situe le deuxième projet.
Il s’agira de la troisième usine de GNL en Russie. La fédération est le numéro deux mondial du gaz, derrière les Etats-Unis, mais la plupart de la production est actuellement exportée par Gazprom sous forme gazeuse, par gazoduc. Dans le GNL, dont la croissance est beaucoup plus rapide pour alimenter l’Asie, la Russie n’est que le numéro quatre, loin derrière le Qatar, l’Australie et les Etats-Unis. Grâce à des projets comme ceux de Novatek, la part de marché de la Russie devrait doubler d’ici à 2040, à 8~%, prévoit Cedigaz.
Siemens et TechnipFMC
Dans le nord de la Sibérie, les deux usines sont à une trentaine de kilomètres l’une de l’autre. Le chantier d’Arctic~LNG~2 doit donc profiter des lourdes infrastructures déjà mises en place pour Yamal (un port et un aéroport notamment). La deuxième usine doit atteindre une capacité de production de près de 20 millions de tonnes par an, en puisant dans plus de 7 milliards de barils équivalent pétrole de réserves de gaz.
Les principaux appels d’offres ont déjà été conclus. Siemens a été l’un des premiers à signer, pour un contrat de fourniture d’équipements de compression sur les futures trois lignes de liquéfaction. Le franco-américain TechnipFMC a ensuite remporté le contrat sur l’ingénierie, la fourniture des équipements et la construction de ces trois trains de GNL qui, originalité du projet, seront installés sur trois plateformes gravitaires en béton et doivent être lancés respectivement en 2023, 2024 et 2026…