Génération Océan à Cherbourg – « L’Arctique est un témoin essentiel du réchauffement climatique »
« C’est quoi la différence entre un pingouin et un manchot ? »… « C’est quoi le Carbone 14 ? ». Jeudi 19 mai, 10 h 30, dans la salle des pas perdus de La Cité de la Mer à Cherbourg. Après avoir enchaîné les questions pour conclure la conférence « Regards sur les deux pôles : Arctique et Antarctique », 184 collégiens du Cotentin et 12 élèves en lycée pro applaudissent chaleureusement les scientifiques Lydie Lescarmontier, glaciologue ; Pieter Van Beek, océanographe spécialiste des courants marins ; et Nathalie Morata, biologiste, spécialiste du plancton arctique. Elle s’est confiée à l’issue de la conférence.
Actu : Les élèves ont visiblement été captivés ?
Nathalie Morata : C’était vraiment chouette… On a même dû signer des autographes à la fin, d’habitude on a juste droit à quelques selfies (rires) ! Cette rencontre était vraiment très intéressante, on a eu beaucoup de questions, malheureusement on n’a pas eu assez de temps pour répondre à toutes. Des interrogations pour certaines très pointues, il y a eu un vrai dialogue car ils avaient les éléments pour rebondir. On sent que les élèves ont dû bosser sur ces thèmes en classe.
Qu’est-ce qui les a intéressés en particulier ?
N.M. : C’est étonnant car d’habitude, les enfants commencent souvent par les questions sur la vie quotidienne en expédition, ce qu’on fait là-bas, sur notre vie personnelle… Cette fois, ils se sont d’abord intéressés à des questions scientifiques, l’environnement, le réchauffement climatique… dont l’Arctique est un témoin essentiel puisqu’il est trois fois plus intense là-bas que sur le reste de la planète !
Qu’avez-vous pu observer sur ce phénomène durant votre carrière ?
N.M. : Depuis mes premières missions en 2004, je m’attache à comparer la situation dans le temps, en retournant au même endroit sur plusieurs années, et dans l’espace, en étudiant diverses régions. J’ai commencé par l’Arctique canadien, puis américain, norvégien… Et les impacts ne sont pas les mêmes partout. Par exemple, il y a toujours une saisonnalité au Canada, avec le retour des algues de glace et le réveil des animaux. Mais dans l’archipel norvégien du Svalbard, avec la fonte des glaces, j’ai pu observer que le fonctionnement de la nature avait changé au fil des années, il y a des comportements différents, avec des animaux qui restent éveillés toute l’année…
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