Gouvernance de l’Arctique : aller au-delà de l’inclusion des Autochtones
« Le rôle qu’ont les populations autochtones n’est pas suffisant parce que la plupart du temps, les différents forums et conférences dans l’Arctique ne leur accordent qu’une section spécifique », estime Ingrid A. Medby, auteure de l’étude et conférencière en géographie politique à l’Université Oxford Brookes. « C’est une bonne chose, mais c’est en même temps très contraignant de les enfermer dans ce carcan ».
Son analyse, qui est parue le 15 avril dans la revue Antipode, est issue de sa thèse de doctorat menée à l’Université Durham, au Royaume-Uni. « Je me suis intéressée aux différentes visions de l’identité dans l’Arctique », explique la chercheuse, qui souhaitait comprendre comment certains fonctionnaires norvégiens et islandais abordaient les enjeux autochtones dans un contexte de gouvernance de l’Arctique et plus précisément, de quelles manières s’articulaient leurs discours à l’égard des populations inuites et samies.
« Mon étude ne visait pas à montrer comment la Norvège représente la population samie qui vit à l’intérieur de ses frontières, mais plutôt à aborder l’autochtonie en général et à comprendre où elle se situe dans les discours politiques dans l’Arctique ». — Ingrid A. Medby, auteure de l’étude et conférencière en géographie politique à l’Université Oxford Brookes
Parlementaires, ministres, conseillers politiques… Entre 2014 et 2015, Ingrid A. Medby a tenu une série d’entrevues avec 16 fonctionnaires norvégiens et 12 employés de l’État en Islande. « Je leur ai demandé ce qu’évoquait pour eux un État de l’Arctique et s’ils avaient une identité arctique particulière », mentionne-t-elle, en entrevue téléphonique avec Regard sur l’Arctique…