Recherches Arctiques

Actualités de la recherche scientifique
ISSN : 2755-3755

« Il y a encore aujourd’hui un déni de la gravité des enjeux climatiques »

Publié le 23.04.2022 - Article de Louise Mussat (avec La rédaction) du 12/04/2022 sur CNRS-le journal (interview de Valérie Masson-Delmotte)
Quel est l’impact des rapports du Giec ? La société, les médias et les politiques s’en saisissent-ils assez ? La voix des climatosceptiques porte-t-elle toujours autant ? Analyse avec Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe de travail I du Giec, centré sur les constats physiques de l’évolution du climat

Depuis sa création en 1988, le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) tire la sonnette d’alarme, évalue les options, mais les actions menées ne semblent jamais à la hauteur des enjeux. Y a-t-il une sorte de dialogue de sourds entre le groupe d’experts et le monde politique ?

Valérie Masson-Delmotte : Je tiens d’abord à rappeler que le rôle du Giec est de fournir un socle scientifique robuste, reconnu par l’ensemble des pays du monde. Pour ce faire, le Giec évalue de manière objective et rigoureuse l’état des connaissances et les différentes options d’action, à partir de l’examen des éléments factuels, issus de dizaines de milliers de publications scientifiques, techniques, socio-économiques.

Ses rapports ne sont pas des encyclopédies, mais une évaluation des connaissances permettant d’éclairer des choix politiques, de manière neutre et non prescriptive. Cela permet d’ailleurs de séparer le constat scientifique du Giec des négociations politiques internationales menées dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies pour le changement climatique.

Il faut aussi souligner la dimension sociale. Vulnérabilités, équité, justice climatique, transition juste, etc. sont prises en compte dans les évaluations du Giec. Prenons par exemple le rapport spécial de 2018 sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C. Il avait souligné à quel point chaque incrément de degré de température, supplémentaire ou évité, compte vis-à-vis des risques liés au climat. Il montrait à quel point chaque année compte vis-à-vis de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), et que chaque choix compte, pour construire des trajectoires vers une économie bas carbone et résiliente qui soient éthiques, équitables, justes et perçues comme justes.

Ce rapport spécial était par exemple explicite sur le fait que la redistribution des recettes d’une taxation du carbone aux ménages les plus modestes fait partie de la recherche d’un équilibre, entre l’incitation à des choix plus sobres en carbone et la prise en compte de ses effets redistributifs…

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