La situation sur le front des incendies canadiens est catastrophique et déjà historique, alors que le pic de la saison n’est pas atteint. Depuis le début du mois de mai, le Canada déplore près de huit millions d’hectares de forêts brûlés. À titre de comparaison : en 2022, le feu a fait disparaître trois millions d’hectares aux États-Unis et 1,6 million dans l’Union européenne.

C’est du jamais vu, la pire saison, a déclaré le ministre canadien de la Sécurité publique Bill Blair, alors que 483 incendies faisaient toujours rage au pays, mercredi, dont 251 considérés comme hors de contrôle.

Le Québec est l’une des régions les plus touchées actuellement : 112 feux actifs, 1,3 million d’hectares incendiés, contre moins de 10 000 en moyenne sur la dernière décennie.

Le Centre interservices des feux de forêt du Canada a aussi mobilisé un nombre record de pompiers – 3 535 personnels – et reçoit l’aide de 700 renforts internationaux. Mercredi, quatorze nouveaux foyers ont démarré.

Où en est la pollution de l’air ?

Dimanche, Montréal est devenue la ville la plus polluée aux particules fines dans le monde, selon le site spécialisé IQair. L’indice de qualité de l’air affichait 407, alors qu’elle est considérée comme mauvaise à partir de 51. Les services de santé ont déconseillé les sorties en extérieur. Lundi, un changement de direction du vent a momentanément soulagé les Montréalais. Et un peu de pluie est tombée.

Mais une bonne partie de l’air québécois reste malsain. Les centres médicaux distribuent actuellement des masques filtrants de type N95 (homologation américaine, équivalent du FFP2) aux entreprises ou organismes pour les salariés qui travaillent en extérieur.

Les intenses fumées polluent au gré des vents et courants atmosphériques. Si l’Europe s’en sort bien, les États-Unis ont émis des alertes sur la qualité de l’air dans les quatorze États les plus proches du Canada : 80 millions d’habitants concernés. La ville de Détroit affichait un indice de 203 mardi soir ; Chicago, 175.

La situation sur le front des incendies canadiens est catastrophique et déjà historique, alors que le pic de la saison n’est pas atteint. Depuis le début du mois de mai, le Canada déplore près de huit millions d’hectares de forêts brûlés. À titre de comparaison : en 2022, le feu a fait disparaître trois millions d’hectares aux États-Unis et 1,6 million dans l’Union européenne.

Quelles répercussions sur le climat ?

Les mégafeux canadiens de 2023 ont déjà relâché d’environ 590 millions de tonnes de CO₂ équivalent dans l’atmosphère, selon l’observatoire européen Copernicus. Cela représente 88 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre du Canada en 2021 (691 Mt CO₂ eq).

Un ajout supplémentaire de gaz à effet de serre qui ne permettra sans doute pas au Canada d’atteindre son objectif de tomber à 440 Mt d’ici 2030. Le pays nordique se réchauffe deux à trois fois plus rapidement que le reste du monde. Ces deux dernières années, les événements climatiques extrêmes se sont multipliés.

Graves inondations, feux incontrôlés, ouragans et dômes de chaleur, sécheresses et disparition du pergélisol (les sols gelés de l’Arctique)… Les changements climatiques coûtent déjà 720 dollars par an aux Canadiens. Et ce coût devrait doubler ou tripler d’ici à 2050, prévient l’Institut climatique du Canada…

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