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ISSN : 2755-3755

Interdisciplinarité : « Travailler ensemble pour faire face au changement climatique »

Publié le 16.07.2020 - Information du CNRS du 16/07/2020 (interview de Maryvonne Gérin et de Stéphanie Vermeersch)
Le CNRS, à travers la Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires (MITI), lance un appel à projets sur la thématique du changement climatique. Toutes les disciplines scientifiques sont concernées, nous rappellent les deux coordinatrices de cet appel Maryvonne Gérin et Stéphanie Vermeersch, directrices adjointes scientifiques respectivement au sein de l’Institut national des sciences de l’univers et de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS

Quel est l’objectif de ce nouvel appel à projet du CNRS autour du changement climatique, et quel en est le périmètre ?

Maryvonne Gérin et Stéphanie Vermeersch : Le changement climatique touche tous les pans de notre société et représente un tel défi scientifique qu’il est nécessaire de croiser les regards des différentes disciplines —et c’est tout l’objectif de la Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires (MITI) du CNRS qui a lancé cet appel. Le but de celui-ci, qui court jusqu’au 30 septembre, est de soutenir des recherches interdisciplinaires et innovantes sur des sujets très variés, mais au cœur des problématiques du changement climatique. Par exemple, les études portant sur la compréhension des trajectoires climatiques, la dynamique des socio-écosystèmes et des sociétés humaines, mais aussi les mécanismes d’atténuation, voire de résilience vis à vis des impacts du changement climatique. Les axes prioritaires sont détaillés sur une page dédiée. Dans le cadre de cet appel à projet, la MITI a mis en place un forum à disposition des chercheurs pour encourager les échanges et faciliter les collaborations.

Cet appel s’inscrit pleinement dans le COP du CNRS 2019-2023, qui identifie le changement climatique parmi ses six grands défis. Quelles sont les principales forces de l’organisme pour éclairer ce sujet ?

M. G. : Au sein de l’Institut national des sciences de l’univers (INSU) du CNRS, nous travaillons déjà beaucoup sur cette thématique, et cela sous de nombreux angles. Un des principaux concerne évidemment les mécanismes du climat—et en particulier l’articulation entre les différents éléments du système Terre que sont l’atmosphère, l’océan, la cryosphère, et la zone critique (interface sol-eau-biodiversité). Par le passé, ces éléments étaient étudiés de manière indépendante, mais dorénavant l’accent est mis sur les échanges entre compartiments. Il faut aussi considérer que de nombreuses interrogations plus ciblées se posent, qui nécessitent les expertises des différents instituts du CNRS : par exemple les chimistes peuvent s’intéresser à la question des comportements détaillés des composants de l’atmosphère, alors que le problème de la non linéarité des systèmes notamment dans le cadre des fluides en rotation intéresse les physiciens ou les spécialistes en ingénierie.

Il existe tout un historique en ce qui concerne le changement climatique. On en parle souvent à une échelle de temps relativement courte, mais ces questions doivent être considérées sur des temps géologiques. En effet, la recherche prend en compte l’ensemble des échelles de temps des processus physiques, chimiques (temps court), et les temps d’évolution de la planète et des océans (temps longs). Cette temporalité est absolument nécessaire pour comprendre les phénomènes.

S. V. : Au sein du CNRS, il existe notamment deux groupes de travail inter-instituts : la Task force Ocean et le Groupe de Travail sur les régions polaires et subpolaires. Ce n’est pas un hasard si un accent a été mis sur ces deux thématiques avec une volonté de croiser tous les efforts des instituts. En effet, les conséquences immédiates du changement climatique se font largement ressentir au sein des océans et des milieux polaires. Ces groupes de travail incarnent l’investissement du CNRS pour faire face à ce défi sociétal.

M. G. : N’oublions pas que le CNRS est un acteur national et peut travailler avec ses partenaires à ce niveau. Par exemple, l’organisme pilote CLIMERI-France avec le CEA et Météo France, une infrastructure nationale de recherche en charge de la modélisation du système climatique de la Terre, et d’établir les modèles de référence utilisés pour les travaux du GIEC. L’objectif de cette infrastructure est de définir des scénarios et d’en réaliser les simulations numériques grâce aux moyens des grands centres de calcul nationaux.

Comme vous l’avez mentionné, l’interdisciplinarité est nécessaire pour aborder cette thématique…

S. V. : En effet, le changement climatique implique une très large multi-causalité : il y a des causes, des manifestations et des conséquences qui sont observables par toutes les disciplines. Nous sommes donc face à quelque chose qui appelle à une collaboration élargie et l’interdisciplinarité, que le CNRS connaît bien et qui constitue l’une de ses spécificités, prend tout son sens. Chaque institut peut l’intégrer par sa discipline, et en cumulant et croisant les perspectives et le produit de ces recherches, être capable de reconstruire la grande histoire du changement climatique.

M. G. : Cette interaction étroite entre les différents domaines scientifiques est essentielles pour connaître le détail des impacts et savoir comment les atténuer. Si nous observions le changement climatique uniquement avec le faisceau de compétences et de connaissance d’une seule discipline, cela ne suffirait pas…

Lire la suite de l’interview de Maryvonne Gérin et de Stéphanie Vermeersch sur le site du CNRS

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