Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

La banquise arctique pourrait disparaître d’ici 2035

Publié le 24.08.2020 - Article d'Alejandra Borunda du 17/08/2020 sur National Geographic
Même si des mesures drastiques sont mises en place, il est improbable, voire impossible, que cette tendance puisse être inversée

Le mois passé, l’extension des glaces arctiques était la plus basse pour un mois de juillet depuis le début des mesures satellitaires en 1979. Il s’agit d’un pas de plus vers le remodelage inéluctable et désastreux de notre planète : des étés dépourvus de glace dans l’océan Arctique.

Chaque année, la banquise arctique s’étend à mesure que la surface de la mer gèle au cours de l’hiver interminable. Elle atteint son maximum en mars et couvre la quasi-totalité de l’océan Arctique, soit plus de 15,5 millions de kilomètres carrés, alors que le minimum est observé en septembre. Dans les années 1980, la glace couvrait près de 10 millions de kilomètres carrés, ce qui équivaut à peu près à la superficie des États-Unis ou du Canada.

En juillet dernier, la banquise ne couvrait que 7,2 millions de kilomètres carrés. Depuis 1979, la perte de banquise est spectaculaire : environ 70 000 kilomètres de moins chaque année. La glace fond et ne se renouvelle pas.

Une étude publiée cette semaine dans la revue Nature Climate Change soutient fortement l’hypothèse selon laquelle les étés en Arctique seront complètement dépourvus de glace d’ici 2035.

« On sait pertinemment que la fonte s’accélère et la disparition de la glace pourrait avoir lieu plus tôt que prévu », affirme Maria Vittoria Guarino, auteure de l’étude et climatologue à la British Antarctic Survey.

Un réchauffement intense

L’Arctique se réchauffe au moins deux fois plus vite que le reste de la planète. Les températures ont augmenté de 2 à 3 degrés Celsius environ par rapport à la période préindustrielle contre 1 degré Celsius pour l’ensemble de la planète. Ces variations connaissent d’ailleurs une accélération sans précédent : au cours de la dernière décennie, la température a augmenté de 0,75 degré Celsius en Arctique.

« Au nord de la mer de Béring, on avait de la glace huit mois par an », écrivent des chefs autochtones de l’Arctique dans le bulletin de 2019 de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). « Aujourd’hui, on n’observe plus que trois ou quatre mois de glace ».

Ce phénomène a des répercussions sur pratiquement tous les aspects de la vie dans la région. La banquise côtière, qui a désormais disparu dans de nombreuses régions de l’Arctique, permettait de garder les rives à l’abri des vagues et des tempêtes. Son absence accélère l’érosion côtière et met en péril des dizaines de communautés. Des villages comme Shishmaref – situé sur une île dans la mer des Tchouktches –, sont actuellement menacés puisque l’élévation du niveau de l’eau, la perte de la couche de glace protectrice et la fonte du pergélisol déstabilisent leur infrastructure…

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Voir aussi l’article du 14/08/2020 sur MétéoMédia (Service éditorial)

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