La chimie de l’iode joue un rôle dans la destruction de l’ozone Arctique
La diminution de l’ozone stratosphérique, en particulier dans l’Antarctique, est bien connue. Les émissions anthropiques de chlorofluorocarbones (CFC) en sont le principal facteur. Toutefois, des phénomènes de destruction de l’ozone similaires sont observés près de la surface de la Terre. Au cours de ces périodes d’appauvrissement, les concentrations d’ozone tombent pratiquement à zéro. Jusqu’à récemment, on pensait que ces événements d’appauvrissement à la surface se produisaient principalement en raison de la destruction catalytique par un seul type d’halogène, le brome, qui est émis dans l’atmosphère depuis la région de la banquise.
Mais récemment, le rôle de l’iode (autre espèce d’halogène) a été prise en compte. Une équipe de scientifique, dans laquelle est impliquée le CNRS-INSU, a mené des observations de mars à octobre 2020 sur un navire dans la région du Haut-Arctique et ont montré que l’iode renforce la destruction de l’ozone troposphérique au printemps. A l’aide d’un modèle chimique, les observations ont montré que les réactions entre l’iode et l’ozone sont le deuxième plus grand contributeur à la perte d’ozone de surface, après la perte initiée par la photolyse de l’ozone, et devant le brome. Cela change le paradigme de plusieurs décennies sur les facteurs de perte d’ozone photochimique dans l’Arctique. Ces résultats indiquent que la chimie de l’iode pourrait jouer un rôle de plus en plus important à l’avenir et doit être prise en compte pour une quantification précise du bilan d’ozone dans l’Arctique, qui agit également comme un gaz à effet de serre. De plus, les émissions d’iode devraient augmenter dans un avenir proche.
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