La découverte d’un fort vieux de 8 000 ans en Sibérie pourrait bouleverser l’histoire de l’humanité
Les chercheurs ont fait une découverte fondamentale au cœur de la taïga sibérienne. Le complexe archéologique d’Amnya, considéré comme la fortification de l’âge de pierre la plus septentrionale connue en Eurasie, daterait d’il y a 8 000 ans. Elle est ainsi beaucoup plus ancienne qu’on aurait pu l’imaginer. Il s’agirait peut-être même de la plus ancienne forteresse de l’histoire, si l’on en croit les dernières datations par radiocarbone des scientifiques de l’université de Cambridge.
Une forteresse évoluée et indépendante, dotée d’ingénieuses capacités de défense
Dans la revue Antiquity, l’équipe de recherche explique avoir minutieusement étudié les sites Amnya I et Amnya II, en révélant des éléments qui peuvent chambouler notre compréhension de l’évolution sociale en Sibérie.
Sur place, on distingue une hiérarchie sociale bien présente, notamment indiquée par la disposition de maisons surélevées, tandis que les colonies, malgré le climat ô combien rigoureux, étaient très certainement occupées toute l’année. Les fossés et palissades défensifs ainsi que les traces de reconstruction après des incendies, témoignent d’une société à la fois organisée et résiliente, dotée de capacités physiques de résistance pour l’époque impressionnantes.
Les découvertes incluent pas moins de 45 pièces de poterie, qui suggèrent une sophistication dans le traitement et le stockage des ressources alimentaires. Des couches de roches témoignent à nouveau d’une histoire mouvementée (les incendies et reconstructions répétés), témoin d’une défense acharnée contre les intrus et ennemis de l’époque. Des armes, telles que des silex et des projectiles en ardoise, confirment une société adaptée à la chasse, remettant en question la corrélation traditionnelle entre l’agriculture et la complexité sociale, au cœur de ce qui semblait être une communauté de chasseurs-cueilleurs.
L’ancienneté des structures d’Amnya confirmée par datation au radiocarbone
Pour expliquer l’établissement des colonies d’Amnya, les chercheurs avancent plusieurs scénarios, évoquant par exemple les changements climatiques on l’influence de cultures extérieures. Quelle qu’en soit la cause, il est certain que ces colonies ont défendu des quantités colossales de provisions contre les pillards. Cela contredit d’ailleurs l’idée selon laquelle l’agriculture était nécessaire, voire fondamentale, pour stimuler l’innovation technologique, architecturale et sociopolitique, et ainsi passer de sociétés nomades de chasseurs-cueilleurs à des sociétés sédentaires et permanentes…
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