La délicate mesure du coefficient d’absorption de la glace pure dans le visible
Les propriétés optiques de la neige, de la glace de mer et des nuages constitués de cristaux de glace dépendent fondamentalement du coefficient d’absorption de la glace pure. Bien que ce dernier soit déterminant pour le bilan d’énergie des surfaces enneigées, et donc pour le climat, il reste difficile à estimer dans la partie visible du spectre solaire (surtout sur la plage 400-600 nm) où la glace absorbe extrêmement peu. La raison de cette difficulté ? Le rayonnement visible peut traverser des centaines de mètres de glace avant d’être absorbé, si bien qu’il faut des échantillons de glace pure de plusieurs mètres de long pour pouvoir mesurer précisément leur absorption. Or, préparer en laboratoire de tels échantillons est très délicat et il n’en existe pas dans la nature…
Une alternative originale consiste à mesurer l’absorption de la lumière dans la neige. En effet, du fait de ses nombreuses réflexions entre les grains de neige, un rayonnement mesuré à quelques centimètres de profondeur aura en fait parcouru des centaines de mètres à travers la glace qui constitue ces grains. Pour exploiter au mieux ce phénomène, encore faut-il trouver de la neige extrêmement propre…