Le pergélisol — le permafrost pour les anglophones —, c’est un morceau de sous-sol gelé pendant plus de deux années consécutives. On le trouve environ sous 80 % de l’Alaska, par exemple. Longtemps, les scientifiques ont pensé que ce pergélisol s’étendait au large, depuis la toundra jusqu’aux fonds marins, bloquant ainsi le sous-sol. Et retenant d’immenses quantités de carbone et quelques virus et bactéries en sommeil.
Mais alors qu’étudier les transitions de la mer au rivage reste délicat, des chercheurs de l’université du Texas (États-Unis) sont parvenus à cartographier le sous-sol de la lagune de Kaktovik, le long des côtes du nord-est de l’Alaska sur une période de trois ans. Ils ont observé une plage et des fonds marins entièrement libres de glace jusqu’à au moins 20 mètres de profondeur. Du côté de la toundra, la glace n’est présente que sur les cinq premiers mètres.
Une menace pour les populations locales
Le pergélisol côtier se révèle ainsi un milieu plus difficile à appréhender que les chercheurs l’avaient imaginé. S’ouvrent du fait des voies d’échange d’eau auxquelles ils n’avaient pas pensé. Les eaux souterraines permettent au carbone et aux nutriments de se déplacer entre la toundra et la lagune. Et il devient également possible à l’eau salée de se déplacer sous la toundra, affectant potentiellement les sources d’eau douce.
Ainsi en plus de libérer du carbone et des bactéries ou autres virus pris au piège des glaces, le dégel du pergélisol côtier pourrait impacter les communautés locales…
Lire la suite ainsi que les articles connexes et voir la vidéo sur Futura