Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

La forêt boréale brûle de plus en plus, et c’est un problème pour le climat

Publié le 08.03.2023 - Article de Lucie Aubourg du 02/03/2023 sur Radio-Canada
Le nombre d'incendies dans la forêt boréale, l'anneau de verdure qui encercle l'Arctique, est en hausse depuis deux décennies et l'année 2021, en particulier, a été exceptionnelle en relâchant une quantité record de CO2 dans l'atmosphère, selon une étude publiée jeudi.

Ces feux sont alimentés par des conditions plus sèches et chaudes, causées par le changement climatique. En relâchant des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, ces incendies contribuent en retour au réchauffement de la planète dans un cercle vicieux.

Ce constat met à mal les efforts pour lutter contre le changement climatique, disent les chercheurs.

La forêt boréale, que l’on trouve notamment en Sibérie, dans le nord du Canada et en Alaska, est la plus vaste étendue sauvage au monde. Toutefois, l’étude déplore qu’elle n’ait jusqu’ici pas reçu la même attention que les dégâts causés à la forêt tropicale.

Or, elle relâche 10 à 20 fois plus de carbone par unité de zone brûlée que d’autres écosystèmes.

Des millions de tonnes de carbone en un an

En 2021, les incendies boréaux ont émis quelque 480 millions de tonnes de carbone, une quantité bien plus importante que n’importe quelle autre année étudiée par les chercheurs, entre 2000 et 2020.

Cette quantité d’émissions représente environ le double des émissions liées à l’aviation en 2021, ou encore les émissions liées aux combustibles fossiles du Japon, le cinquième des pays les plus émetteurs.

Ces feux augmentent la concentration de CO2 dans l’atmosphère et contribuent au réchauffement climatique, ce qui accroît en retour la probabilité d’incendies ravageurs dans le futur, a expliqué à l’AFP Bo Zheng, auteur principal de cette étude, publiée dans la revue Science.

Une méthode d’évaluation différente

En 2021, les feux de la forêt boréale ont représenté 23% des émissions mondiales liées aux incendies, plutôt que les 10% habituels.

Les chercheurs expliquent cette anomalie par des sécheresses survenues simultanément dans le nord du continent américain et en Eurasie, cette année-là.

Pour leurs estimations, les scientifiques ont utilisé une nouvelle méthode. Ils ne se sont pas appuyés, comme à l’habitude, sur des données satellites évaluant visuellement les zones brûlées, dont la résolution n’est pas assez précise, selon eux.

Cette technique force en outre à évaluer le CO2 émis en faisant des hypothèses sur la quantité de végétation brûlée sur chaque zone, ou encore le degré de combustion, comme l’a expliqué Philippe Ciais, coauteur de l’étude et chercheur à l’université Paris-Saclay, lors d’une conférence de presse…

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