La géoingénierie pour refroidir les pôles ? « Pas un climatologue ne pense que c’est une bonne idée »
La géoinégnierie revient une fois de plus sur le devant de la scène. Alors que des chercheurs envisagent de refroidir les pôles en injectant des aérosols dans la stratosphère — pour les détails, lire ci-dessous. Avec dans l’idée de retarder ainsi la fonte des glaces et l’élévation du niveau de la mer. « Je ne connais pas un ou une climatologue qui pense que ce genre de solution est une bonne idée ». Notre experte glaciologue, Heïdi Sevestre, n’y va pas par quatre chemins. « Les questions que posent ces technologies de géoingénierie sont trop nombreuses ».
« Il y a d’abord un vrai problème de gouvernance ». En effet, qui pour prendre la décision ? Qui pour garder un œil sur l’exécution du projet ? Les chercheurs eux-mêmes l’évoquent. Sans y apporter de réelle réponse.
Détourner le regard
Gênant. Mais cette difficulté ne serait presque rien sans les autres questions que l’idée soulève. Localement, en premier lieu. « L’Arctique est une région habitée depuis des dizaines de milliers d’années. Limiter la quantité de soleil que ces populations reçoivent aurait des conséquences directes sur leur vie de tous les jours ». Et au-delà de la région polaire, plus généralement aussi. « Une telle solution — si on peut l’appeler ainsi — mettrait littéralement notre climat sous perfusion. Interrompre ensuite l’injection d’aérosols dans l’atmosphère — par manque de financement ou parce qu’un conflit survient ou autre — pourrait générer un réchauffement brutal de plusieurs degrés en quelques années seulement ».
Mais ce que Heïdi Sevestre et les climatologues redoutent surtout, c’est que la mise en œuvre de telles technologies nous détourne du vrai problème. User de la géoingénierie, refroidir les pôles en injectant des particules dans la stratosphère, ferait immanquablement tomber une part de la « culpabilité » que nous pouvons avoir à brûler des combustibles fossiles. Parce que les conséquences immédiates n’auraient plus l’air si lourdes. « Alors qu’il est crucial que nous gardions tous bien à l’esprit que les énergies fossiles sont la cause de nos problèmes climatiques…
Lire la suite (ainsi qu’un article connexe de la même auteure daté du 19/09/2022) sur Futura