La glace de mer arctique se fait rare en fin d’été
David Kuptana, un ainé de 64 ans d’Ulukhaktok, aux T.N.-O. affirme qu’à cette période de l’année, la glace devrait se former près de chez lui sur l’île de Victoria. Mais la température oscille plutôt autour du zéro degré Celsius et les précipitations sont faites de pluie plutôt que de neige.
La quantité de glace qui persiste au travers de l’été a un effet important sur la croissance qu’elle connaîtra une fois l’hiver arrivé. La glace qui se forme sur une couche déjà existante pourra avoir une épaisseur plus importante que si elle s’est bâtie de rien du tout.
Il est naturel pour la glace de l’Arctique de rétrécir pendant l’été. Mais selon le Centre national de données sur la neige et la Glace (NSIDC), l’étendue de la glace de mer en Arctique a dégringolé à 4,23 millions de kilomètres carrés en date du 19 septembre. Il s’agit du sixième plus bas niveau en 45 ans.
C’est deux millions de kilomètres carrés en moins que la moyenne habituelle. Une différence équivalente à trois fois la taille de l’Alberta.
Selon Mark Serreze, le directeur du NSIDC, à Boulder, au Colorado, le minimum observé cette année fait partie d’une tendance qui dure depuis des décennies. Il croit que d’ici le milieu des années 2040, quelqu’un pourrait regarder la mer arctique en septembre et n’y voir qu’un océan normal.
Le Passage du Nord-Ouest libre à la navigation
La diminution de la couverture de glace change aussi la manière dont les navires peuvent circuler au travers de l’Arctique.
Le Service canadien des glaces a publié sur X que 6% du Passage du Nord-Ouest était couvert de glace à la fin du mois d’août, le deuxième plus bas niveau depuis 1968.
M. Serreze mentionne que dans le Passage, la voie du sud, où se trouvent de nombreux canaux et des eaux peu profondes et qui la rend moins désirable pour les routes commerciales, aurait été « très facile de navigation » cette année.
Difficile migration pour les caribous
La faune de l’Arctique se fie sur plusieurs éléments de la couverture de glace pour son habitat et son alimentation.
Les phoques, par exemple, ont besoin de glace bien dure et de crêtes de pressions pour mettre bas, explique David Kuptana. À leur tour, cela donne aux ours polaires un excellent terrain de chasse.
Il s’inquiète de voir ces aspects de la glace changer et il craint pour les caribous, récemment déclarés espèce en danger, qui ont besoin d’une glace très épaisse pour effectuer leur migration entre l’île de Victoria et la terre ferme deux fois par année…
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