Recherches Arctiques

Actualités de la recherche scientifique
ISSN : 2755-3755

La menace invisible des rivières de méthane sous le permafrost prêtes à inonder l’atmosphère !

Publié le 23.01.2024 - Article de Nathalie Mayer du 06/01/2024 sur Futura
Sous le permafrost de l’Arctique, il y a du méthane. Mais les chercheurs ne pensaient pas qu’il y en avait autant. Ils ne pensaient pas non plus qu’il puisse se déplacer sous le sous-sol. Potentiellement jusqu’à trouver des failles qui lui permettraient de s’échapper dans l’atmosphère.

Il a longtemps été relégué – dans l’esprit du public en tout cas – au second plan des facteurs de réchauffement climatique. Pourtant, le méthane (CH4) est un puissant gaz à effet de serre. Et les chercheurs s’inquiètent aujourd’hui de l’impact qui pourrait s’avérer grandissant des  de méthane sur notre climat. Notamment de ce CH4 piégé jusqu’ici dans le permafrost arctique.

Jusqu’ici ? Oui, parce que les scientifiques craignent désormais que le réchauffement climatique ne libère dans notre atmosphère un méthane emprisonné depuis des temps immémoriaux. Et la découverte que des chercheurs norvégiens publient aujourd’hui en la  dans la revue Frontiers in Earth Science n’est pas rassurante. « À l’heure actuelle, les fuites sous le permafrost sont très faibles, mais des facteurs tels que le retrait des  et le dégel du  pourraient « lever le voile » sur ce problème à l’avenir », notent les chercheurs dans un communiqué.

Une grande quantité de méthane piégé sous le permafrost

En étudiant des données historiques provenant de forages commerciaux et scientifiques dans tout le Svalbard (Norvège), les chercheurs ont en effet pu identifier les réserves de   qui se cachent sous le permafrost. Et, première surprise, ils en ont trouvé bien plus qu’ils ne l’attendaient. Des millions de mètres cubes ! Un gaz qui, en plus, seconde surprise, semble se déplacer sous le permafrost. Mais le plus inquiétant reste peut-être encore que l’ensemble de l’Arctique partage la même histoire géologique et glaciaire que le Svalbard. Ainsi les mêmes conditions pourraient-elles se répéter sur toute la région.

Pour l’heure, le permafrost – cette couche de sol dont une partie demeure gelée en permanence – forme une sorte de sceau qui empêche le méthane de s’échapper vers notre atmosphère. Mais si cette couche gelée venait à se déliter sous l’effet du réchauffement climatique, le méthane pourrait venir s’ajouter à tout le CO2 émis par les activités humaines pour faire grimper un peu plus les températures. Le tout faisant fondre un peu plus le permafrost. Et libérant un peu plus de méthane dans une sorte de  assez vertigineuse.

Des écoulements de méthane pour alimenter la boucle de rétroaction

Les chercheurs précisent que la couverture de permafrost sur le Svalbard n’est pas uniforme. Plus fine sur les régions côtières de l’ouest en raison de la  portée par les courants océaniques. Et plutôt perméable aussi sur les hautes . Mais plus épaisse sur les basses terres avec « des propriétés d’ extrêmement bonnes » même si certaines caractéristiques géographiques peuvent permettre au gaz de s’échapper.

Avec le réchauffement climatique, celle que les experts appellent la couche active du permafrost, celle qui dégèle et recongèle de façon saisonnière, a tendance à s’étendre. Mais les scientifiques ignorent encore comment le permafrost profond évolue réellement. Ils envisagent toutefois que les changements dans cette couche de permafrost puissent être liés aux écoulements des fluides situés en dessous. Ainsi, si le permafrost profond devait s’amincir et devenir plus hétérogène sous l’effet de la hausse des températures, il se pourrait que le méthane puisse non seulement s’échapper de plus en plus facilement, mais aussi se déplacer de plus en plus facilement…

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