Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

La nouvelle centrale nucléaire flottante russe fait craindre un « Tchernobyl sur glace »

Publié le 28.10.2019 - Article d'Annick Berger du 12/08/2019 sur Capital
L’Akademik Lomonosov doit s’installer à 350 km au nord du cercle arctique, mais sa structure fait craindre un désastre écologique

La Russie nourrit de grandes ambitions en Arctique. Les velléités de la puissance polaire dans la région ne sont en effet un secret pour personne. Et pour asseoir un peu plus sa domination, Moscou a décidé de déployer une centrale nucléaire flottante dans les mers arctiques, explique Radio Canada. Le but : alimenter la petite ville de Pevek dans cette région très reculée, mais riche en pétrole. À terme, la centrale nucléaire flottante doit fournir de l’électricité à toute la région de Chukotka, qui compte 50.000 habitants…

… Un projet décrit par l’agence russe de l’énergie atomique, la ROSATOM, comme un élément clé de l’infrastructure russe dans le développement de la route maritime arctique. La construction de la centrale a débuté en 2006 pour s’achever en 2017. Elle contient deux petits réacteurs, d’une puissance électrique de 35MW. Des réacteurs déjà utilisés sur les brise-glace et les sous-marins nucléaires russes. Avec une telle capacité, la centrale flottante peut fournir de l’électricité à 200.000 habitants.

L’Arctique, région clé pour la puissance russe

L’activité de l’Akademik Lomonosov devrait débuter d’ici fin 2019 et durer une quarantaine d’années. En plus de fournir de l’électricité à Pevek, elle devra également servir à désaliniser l’eau et à fournir du chauffage grâce à la vapeur d’eau des turbines. Dans la ville arctique, la centrale flottante doit remplacer deux centrales vieillissantes, rappelle FranceInfo. En tout, sa construction a coûté 30 milliards de roubles, soit 420 millions d’euros, selon le gouvernement russe, mais beaucoup estiment son coût bien plus élevé que les chiffres officiels.

L’Akademik Lomonosov est également une sorte de centrale témoin et la Russie compte bien construire d’autres bâtiments de ce type. Son but : les vendre à d’autres pays, mais également poursuivre leur déploiement en Arctique. Car la région, où de nouvelles routes commerciales s’ouvrent grâce au réchauffement climatique, est d’un enjeu crucial pour Moscou qui veut exploiter les opportunités économiques qui s’offrent à elle. Augmentation de la navigation, développement de ports, exploitation en mer des ressources minières, développement du tourisme, développement du secteur du bois, la maîtrise de l’Arctique par la Russie lui ouvre de nouvelles perspectives et le pays cherche à asseoir son statut de puissance dominante dans la région depuis plusieurs années…

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