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ISSN : 2755-3755

La Russie veut construire le plus gros sous-marin nucléaire au monde

Publié le 17.04.2020 - Article d'Antoine Hasday du 12/03/2020 sur korii
Le navire mesurerait 360 mètres de long et transporterait du gaz naturel liquéfié sous l'Arctique

L’actuel tenant du titre de plus gros submersible au monde est le sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) de classe Typhoon, aussi appelée Akula. Fabriqué par l’Union soviétique à partir de 1976, l’engin mesure 173 mètres de long pour 23 mètres de large et pèse 26.000 tonnes. L’armée russe en a conservé un.

Avec 360 mètres de long, 70 mètres de large et 180.000 tonnes, le Pilgrim le détrônerait très largement : son volume serait six fois plus important. Ce sous-marin citerne à propulsion nucléaire, sur lequel planchent des ingénieurs russes, servirait à transporter du gaz naturel liquéfié (GNL) dans les eaux de l’Arctique, indique le spécialiste H. I. Sutton dans Forbes.

Difficile de déplacer un tel monstre: pas moins de trois réacteurs nucléaires d’une puissance de 30 mégawatts chacun assureraient la propulsion. Le Pilgrim pourrait ainsi atteindre une allure de 17 nœuds [31 km/h], proche de celle des tankers traditionnels.

Le projet est piloté par le bureau d’études Malakhit, qui a conçu de nombreux sous-marins pour l’URSS puis la Russie: le sous-marin nucléaire d’attaque de classe Iassen, le Losharik, un submersible espion impliqué dans un mystérieux accident en juillet 2019, et le Laika, qui pourrait devenir le prochain sous-marin d’attaque de la Russie.

Projet ancien

Utiliser des submersibles pour transporter des hydrocarbures n’est pas une idée nouvelle. Dans les années 1950, les États-Unis ont envisagé d’acheminer le pétrole de l’Alaska de cette manière, en lieu et place des oléoducs. Les Pays-Bas ont pour leur part imaginé des sous-marins multicoques, un concept repris par les Russes pour la classe Typhoon.

Au Japon, un brevet a été déposé en 1995 pour un sous-marin qui transporterait du gaz carbonique liquide dans les eaux polaires. Il a été suivi par un brevet russe pour un «bateau-citerne submersible», destiné à naviguer dans les eaux arctiques gelées.

Selon H. I. Sutton, si cette technologie se développe, elle pourrait constituer une protection contre les pirates, mais aussi permettre à certains États d’échapper aux sanctions internationales. De quoi mettre de l’eau dans le gaz ?

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