Recherches Arctiques

Actualités de la recherche scientifique
ISSN : 2755-3755

La sterne arctique, championne des vols long-courriers

Publié le 23.04.2019 - Article de Margaux Lacroux du 31/03/2019 sur Libération
Cet oiseau marin détient le record de la migration la plus longue, avec un aller-retour de plus de 80 000 kilomètres. Il s'apprête à faire le chemin retour

Il ne faut pas se fier à son petit gabarit et à son poids plume : la sterne arctique bat tous les records. Pour bénéficier des journées d’ensoleillement les plus longues de notre planète et ainsi s’empiffrer de poissons, crustacés et krill toute la journée, elle déménage en Arctique durant l’été, en Antarctique pendant hiver. Ce qui nécessite un long périple deux fois par an. En trente années de vie, le compteur de vol de ce pilote hors pair peut afficher plus de 2,4 millions de kilomètres. L’équivalent de trois voyages aller-retour sur la Lune.

Des vols deux fois plus longs que prévu

Les scientifiques ont dans un premier temps sous-estimé les performances de la sterne arctique. C’est en lui posant un traceur sur la patte en 2007 qu’ils ont réalisé que son chemin était deux fois plus grand que les 40 000 kilomètres initialement estimés. Car le vol de l’oiseau est plus sinueux qu’attendu.

En ce début de printemps, cet oiseau marin s’apprête à prendre la route. Il a passé l’hiver en Antarctique et va remonter le globe jusqu’à l’Arctique pour se reproduire. Ce chemin retour se fait en mode turbo. La sterne va surfer sur les vents dominants, ce qui explique sa trajectoire en forme de S jusqu’au sud du Groenland. Elle rentre au bercail en une quarantaine de jours, soit en moyenne 520 kilomètres par jour. Pour l’aller, l’itinéraire est différent. Au début de l’automne, les colonies déploient leurs ailes affûtées en direction des côtes africaines. Puis certains groupes longent le continent jusqu’au sud, tandis que d’autres traversent l’océan atlantique jusqu’au niveau du Brésil et descendent le long du continent sud-américain. Le rythme est cette fois moins soutenu : 370 à 430 kilomètres par jour. Le trajet dure cette fois-ci environ trois mois. En 2007, les scientifiques ont aussi découvert qu’autant à l’aller qu’au retour, les oiseaux faisaient une escale au niveau de Terre-Neuve, au large du Québec, pour se dégourdir les pattes…

En poursuivant votre navigation, sans modifier vos paramètres, vous acceptez l'utilisation et le dépôt de cookies destinés à mesurer la fréquentation du site grâce au logiciel Matomo. Pour plus d'informations, gérer ou modifier les paramètres, vous pouvez vous rendre sur notre page de politique de confidentialité.
OK
Modifier les paramètres