La « surprise » de Trump pour les 30 ans du GIEC
Des avancées dans les connaissances scientifiques sur le changement climatique
Et pour cause, le GIEC a su s’imposer au fil des années comme un acteur central en proposant une évaluation toujours plus précise de « l’état actuel des connaissances en matière de changements climatiques ». En 1990, le premier rapport du GIEC affirmait que « les émissions dues aux activités humaines accroissent sensiblement la concentration dans l’atmosphère des gaz à effet de serre ». Moins de 25 ans plus tard, son cinquième rapport affichait un degré de certitude de 95% quant au fait que « depuis le milieu du XXe siècle, l’activité humaine est la cause principale du réchauffement ». En 2007, l’origine anthropique du changement climatique était encore qualifiée de « très probable », soit 90% de certitude.
Cette certitude croissante s’explique notamment par le développement des sciences du climat, dont le GIEC s’attache à rendre compte. Ainsi, son sixième rapport d’évaluation, prévu pour 2022, devrait faire la part belle aux attribution studies qui s’intéressent aux liens entre changement climatique et événements climatiques extrêmes. Le fait que le premier accroît la probabilité et l’intensité des seconds est établi. Cependant, un nouveau pas a été franchi récemment : des articles académiques publiés dans un numéro spécial du Bulletin of the American Meteorological Society (décembre 2017) suggèrent que des événements climatiques extrêmes n’ont pas seulement été influencés par le changement climatique, mais n’auraient pas eu lieu sans ce dernier…
Incertitudes autour du financement américain du GIEC
Pourtant, c’est dans un climat d’incertitudes quant aux moyens du GIEC pour poursuivre son action que s’est ouvert le sommet à l’UNESCO. Aussi, le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a tenu à manifester son attachement à cet organisme intergouvernemental, devenu « la conscience scientifique et intellectuelle de notre engagement politique à lutter contre cette menace sur l’avenir de notre planète et de ses peuples ». Joignant le geste à la parole, il a confirmé l’engagement pris par le président de la République que « pas un centime ne manque au GIEC pour fonctionner, avancer et continuer à éclairer nos décisions ». Ainsi, la contribution financière de la France s’élèvera à 1 million d’euros par an jusqu’en 2022, date de publication du sixième rapport d’évaluation.
Cet engagement intervient alors que la proposition de budget de la Maison Blanche pour l’année 2019 prévoit l’arrêt du financement du GIEC. Rendue publique en février, la requête budgétaire fédérale 2019 rappelle en effet la volonté du Président Trump de sortir de l’Accord de Paris et propose en conséquence de supprimer la Global Climate Change Initiative (GCCI)…