La toundra est en train de disparaître de la surface de la Terre
Notre Terre se réchauffe. Son pôle Nord un peu plus rapidement encore. Au cours de ces 50 dernières années, la température en Arctique a déjà augmenté de plus de 2 °C. Et si nous ne parvenons pas à limiter nos émissions de gaz à effet de serre (GES), les modèles annoncent même une hausse assez spectaculaire des températures estivales d’ici 2100. Jusqu’à plus 14 °C !
De quoi, les chercheurs nous le disent depuis longtemps maintenant, faire fondre la glace. Mais les changements de paysages risquent de ne pas s’arrêter à cela. « L’environnement terrestre va radicalement changer. Les vastes étendues de toundra en Sibérie et en Amérique du Nord seront massivement réduites car, dans un avenir proche, la limite des arbres, qui change déjà lentement, avancera rapidement vers le nord. Dans le pire des cas, il n’y aura pratiquement plus de toundra d’ici le milieu de ce millénaire », explique Ulrike Herzschuh, chercheur à l’Institut Alfred Wegener (AWI, Allemagne), dans un communiqué.
Son équipe a étudié dans le détail le cas de la toundra du nord-est de la Russie. Pour essayer de comprendre comment préserver cette région, sa flore — des espèces comme le pavot ou le saule arctiques — et sa faune — le renne, le lemming ou le bourdon arctique — uniques, tout autant que les peuples autochtones et leurs traditions.
Limiter nos émissions pour sauver la toundra
Grâce à leur modèle, les chercheurs ont pu, par exemple, décrire le cycle de vie complet des mélèzes de Sibérie dans la zone de transition vers la toundra — de la production et de la distribution des graines à la germination, jusqu’aux arbres adultes. Une manière très réaliste de représenter la façon dont la limite des arbres avance dans un climat qui se réchauffe.
Les résultats sont sans équivoque. Les forêts de mélèzes pourraient s’étendre vers le nord à une vitesse pouvant atteindre 30 kilomètres par décennie. Et en raison de la proximité de l’océan Arctique, certaines régions de toundra ne peuvent pas se déplacer. Elles diminueraient de plus de plus. Dans la majorité des scénarios, d’ici le milieu de ce millénaire, il resterait moins de 6 % de la toundra d’aujourd’hui. Pour en préserver seulement 30 %, nous devrions mettre en œuvre des mesures assez ambitieuses de réduction de nos émissions de GES…
Lire la suite sur Futura