Recherches Arctiques

Actualités de la recherche scientifique
ISSN : 2755-3755

La vidéo du réchauffement 1880/2017

Publié le 24.01.2018 - Vidéo diffusée sur Youtube et article du 19/01/2018 paru dans Le Monde
La Nasa vient de publier sur Youtube une vidéo visualisant l’évolution des températures planétaires depuis 1880 – le début des relevés thermométriques – et jusqu’à décembre 2017. Selon l’équipe du Goddard Institute for Space Studies et de l’Université de Columbia (New York) qui analyse ces données de températures, 2017 se situe à 1,1°C au dessus de la moyenne climatique des années 1951 à 1980. Au deuxième rang des années les plus chaudes. La NOAA de son côté la classe en 3ème après 2015 mais l’écart n’est en réalité pas significatif entre 2015 et 2017 et ne provient que des méthodes d’analyse qui diffèrent légèrement entre les deux équipes

Cette vidéo montre que les températures affichent une forte variabilité au fil des années et une répartition spatiale qui peut provoquer des épisodes plus froids ou plus chauds que les moyennes régionales, mais surtout une tendance persistante au réchauffement avec une accélération majeure après le milieu des années 1970…

… Il n’existe aucun phénomène géophysique et climatique, ou d’origine solaire, susceptible d’expliquer un tel tir groupé… à l’exception de l’intensification de l’effet de serre par nos émissions de gaz à effet de serre, principalement le CO2. Des émissions qui se sont envolées après 1950. D’après une projection récente, les 1,5°C de plus qu’avant la Révolution industrielle – la référence de la Convention Climat de l’ONU – seront atteints en moyenne dès 2040… et probablement sur une année dans un ou deux super Niños.

Conséquence de ces émissions, la concentration de CO2 dans l’atmosphère continue de grimper, et atteint désormais les 408 parties par millions (contre 280 ppm avant la Révolution industrielle), montrent les analyses de la NOAA (le service météo et océanographique des Etats-Unis d’Amérique). Or, les carottes de glace de l’Antarctique nous montrent que cette concentration évolue entre 180 ppm pour les ères froides et 300 ppm pour les ères chaudes depuis au moins 800 000 ans. Elle augmente ces dernières années de près de 3 ppm par an. L’origine de ce CO2 qui vient bousculer les équilibres naturels de l’atmosphère et intensifier son effet de serre se trouve pour l’essentiel dans la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel (méthane) ainsi que dans la fabrication du ciment. Ces énergies représentent aujourd’hui 80% du total des énergies utilisées par l’Humanité pour subvenir à ses besoins économiques.

Ces émissions avaient présenté un plateau en 2014, 2015 et 2016 mais leur croissance a repris comme le montrent en 2017 les chiffres du Global Carbon Project. Ce rythme des émissions de gaz à effet de serre, s’il était maintenu durant plusieurs décennies, met la planète sur une trajectoire qui porte le réchauffement au delà des 3°C à la fin du siècle. Seule une diminution très forte et de longue durée de ces émissions, dès aujourd’hui et de 5% par an au niveau mondial, avec des émissions « négatives » (inférieures à la capacité d’absorption des écosystèmes terrestres, marins et des océans) après 2070 permettrait de limiter le réchauffement autour des 2°C.

En poursuivant votre navigation, sans modifier vos paramètres, vous acceptez l'utilisation et le dépôt de cookies destinés à mesurer la fréquentation du site grâce au logiciel Matomo. Pour plus d'informations, gérer ou modifier les paramètres, vous pouvez vous rendre sur notre page de politique de confidentialité.
OK
Modifier les paramètres