L’amplification arctique induit bien un affaiblissement des vents d’ouest
Le flux d’ouest des moyennes latitudes et les dépressions qui l’accompagnent dépendent du différentiel thermique entre le pôle et l’équateur. Or, dans le contexte du changement climatique, la région polaire nord se réchauffe deux à trois fois plus rapidement que le reste du globe. On parle d’amplification arctique. Aussi, une hypothèse veut que la réduction du contraste de température qui en résulte induise un affaiblissement du courant d’ouest et facilite l’entrée des masses d’air froid aux latitudes tempérées, entre autres conséquences.
La complexité du lien entre amplification arctique et circulation atmosphérique
La réaction de la circulation atmosphérique au réchauffement accéléré de l’Arctique fait toutefois l’objet d’un intense débat dans la communauté scientifique depuis une dizaine d’années. En effet, les contradictions entre les études de modélisation, essentielles pour établir un lien de causalité, et les études d’observation n’ont pas permis d’obtenir de résultats réellement concluants. Par ailleurs, la difficulté à identifier le signal en question au sein de la variabilité propre à l’atmosphère reste un problème de taille.
Un effort de recherche majeur accompli dans le cadre du Polar Amplification Model Intercomparison Project (PAMIP) vient désormais apporter un éclaircissement majeur. Les chercheurs ont analysé la réponse de seize modèles climatiques de dernière génération au réchauffement arctique en tirant parti d’un super-ensemble contenant plus de 3000 membreset dont chacun a suivi le même protocole expérimental. Au terme de ce travail inédit axé sur l’hiver boréal, les scientifiques ont pu identifier une réponse solide simulée par chaque modèle en réponse au réchauffement et à la perte de glace futurs.
Le projet PAMIP apporte une importante pièce au puzzle
Les résultats montrent un affaiblissement et un déplacement du courant d’ouest vers le sud, concrétisant une réponse atmosphérique de type NAO-. Il s’agit plus précisément du régime d’oscillation nord-atlantique négative, caractérisé par une anomalie anticyclonique vers l’Islande et une anomalie dépressionnaire vers les Açores. Or, ce régime facilite les coulées froides en Europe du Nord et en Asie. Dans ses grands traits, l’étude confirme donc l’hypothèse initiale présentée plus haut…
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