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ISSN : 2755-3755

L’Anthropocène se distingue stratigraphiquement de l’Holocène

Publié le 19.04.2016 - Communiqué de l'INSU
Les activités humaines altèrent depuis longtemps de nombreux processus géologiques terrestres. Quelles sont les données stratigraphiques qui permettraient de distinguer officiellement cette nouvelle époque géologique dominée par l’Homme, et nommée Anthropocène, de la précédente dite Holocène ? Une équipe internationale comprenant des chercheurs du laboratoire Morphodynamique continentale et côtière (M2C, CNRS / Université de Caen Normandie / Université de Rouen) et du Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS/OMP, UPS / CNRS / CNES / IRD) ont réalisé une synthèse bibliographique des signatures climatiques, biologiques et géochimiques des activités humaines enregistrées dans les sédiments et les carottes de glace. Ils ont ainsi pu montrer que, d’un point de vue stratigraphique, l’Anthropocène se distingue clairement comme une nouvelle époque, initiée durant la seconde moitié du XXe siècle et caractérisée par l’apparition de nouveaux géo-matériaux et radionucléides, par l'augmentation des concentrations atmosphériques en gaz à effet de serre, ainsi que par la dissémination globale d'espèces non-indigènes.

L’Homme altère la planète, y compris certains processus géologiques globaux, à un rythme croissant. Une reconnaissance officielle de l’Anthropocène, époque géologique dominée par l’Homme, au sein de l’échelle des temps géologiques ne peut reposer que sur des arguments prouvant que les activités humaines ont suffisamment modifié le système terrestre pour produire, dans les sédiments (marins, lacustres ou continentaux) et les calottes glaciaires, une signature stratigraphique distincte de celle de l’Holocène. Les propositions formulées jusqu’à présent pour marquer le début de l’Anthropocène sont entre autres l’expansion dès le Néolithique de l’agriculture et de la déforestation, l’échange colombien d’espèces entre l’ancien et le nouveau monde au XVe et XVIe siècles, la révolution industrielle de 1800 et la « grande accélération » liée à l’explosion démographique et à l’industrialisation initiées au milieu du XXe siècle.
Une équipe internationale comprenant des chercheurs du M2C et du LEGOS a réalisé une grande étude bibliographique portant sur les signatures sédimentaires, géochimiques, climatiques et biologiques des activités humaines enregistrées dans les sédiments et les carottes de glace…

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