Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

L’Arctique, le gaz naturel et les vraies banques : un trio d’avenir

Publié le 10.12.2021 - Article de Samuel Furfari du 07/12/2021 sur Contrepoints
Bientôt, ce seront les banques de Russie et des pays asiatiques qui vont assurer le progrès vers l’énergie abondante et bon marché et ainsi renforcer leur contrôle sur la géopolitique du monde

La France — mais aussi l’Union européenne — continue de croire qu’elle est au centre du monde de l’énergie. L’objectif illusoire d’une décarbonation rapide de l’économie du « continent européen » aveugle jusqu’aux banques et les médias.

Dans une logique dont on ne sait si elle frise l’orgueil ou l’aveuglement, les médias européens et français ont titré que la France refuse le soutien au projet gazier Arctic LNG2, alors que Reuters titre plus sobrement « Le projet russe Arctic LNG2 obtient des prêts d’un montant de 9,5 milliards d’euros »Libération précise que la décision française est saluée par les ONG écologistes. Tremblez, producteurs de gaz, la France qui n’en produit pas ne vous financera pas !

Des banques croient à l’avenir des énergies fossiles

Pourtant ce qui a déclenché cette joie incompréhensible est exactement l’inverse du message communiqué de presse de Novatek, puisque ce projet annonce avoir bouclé son financement le 30 novembre 2021, grâce à des banques russes et internationales, notamment la China Development Bank et l’Export-Import Bank of China. Un crédit pour un montant total de 2,5 milliards d’euros pour une durée maximale de 15 ans a été accordé à ce projet de production, liquéfaction et transport par méthanier de gaz naturel. Des banques de pays de l’OCDE dont la Japan Bank for International Cooperation apporteront 2,5 milliards d’euros ; on mentionne également SACE (société italienne d’assurance-financement spécialisée dans le soutien aux entreprises) que nous allons mentionner ci-après. Le reste du financement sera apporté par des banques russes.

Les ONG écologistes se réjouissent que Bpifrance, la banque publique d’investissement française, n’ait pas accordé de crédit à l’exportation à TotalEnergies, partenaire du projet Arctic LNG2. Ils pensent que cela découle de l’engagement du président Macron pris lors de la COP26 de ne plus financer les projets d’énergies fossiles à l’étranger. Bien entendu, cela n’a pas arrêté le projet.

Les hommes politiques ont du mal à apprendre du passé. Emmanuel Macron avait convoqué le 12 décembre 2017, à Paris, une conférence pour les donateurs de la promesse de fonds de Cancún et répétée à Paris lors de la COP21. Le « One Planet Summit » avait réuni les délégations de 130 pays, quatre mille dirigeants mondiaux, cadres d’entreprises, maires, ONG, associations caritatives et même des stars de cinéma comme Sean Penn ou Marion Cotillard. À cette occasion, Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale avait déclaré que pour atteindre les objectifs de Paris la Banque mondiale cesserait de financer les projets pétroliers et gaziers après 2019.

Greenpeace avait déclaré avec joie que « la Banque mondiale a envoyé un vote de défiance accablant pour l’avenir de l’industrie des combustibles fossiles ». Le lendemain, à Milan, le géant italien des hydrocarbures ENI annonçait la finalisation de la vente à ExxonMobil d’une participation de 25 % dans le projet gazier de Rovuma au Mozambique pour 2,8 milliards de dollars…

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