L’Arctique, pôle de toutes les convoitises
Le réchauffement climatique a d’importantes conséquences en Arctique : en 2020, la banquise y a atteint la deuxième plus petite superficie jamais enregistrée, après 2012. « Nous nous dirigeons vers un océan Arctique sans glace saisonnière » a déploré Mark Serrez, directeur du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) aux États-Unis.
Si cette nouvelle est peu réjouissante pour la planète, il n’en va pas de même pour les puissances frontalières de l’Arctique, qui considèrent cette fonte des glaces comme une opportunité géopolitique. En décembre dernier, la Cour suprême norvégienne a confirmé l’autorisation d’exploitation pétrolière en Arctique donnée par l’État, en dépit des contestations des ONG.
De son côté, la Russie rouvre depuis quelques années des bases militaires abandonnées sur les côtes sibériennes. De quoi profiter des nouvelles perspectives de navigation ouvertes par la fonte des neiges. Le Conseil de l’Arctique, forum intergouvernemental créé pour garantir une gestion pacifique de la zone, semble bien démuni pour faire face à ces appétits…
Avec nous pour en parler
Mikaa Mered est chargé d’enseignement en géopolitique des pôles à HEC Paris. Il est l’auteur de l’ouvrage Les mondes polaires, publié aux Presses Universitaires de Franc (PUF) en 2019.
Ecouter l’émission (durée 41 min) sur le site de France Inter