L’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que la moyenne mondiale, selon une étude
Les chercheurs, dirigés par Petr Chylek, physicien et climatologue au laboratoire de Los Alamos, au Nouveau-Mexique, ont réexaminé les données climatiques des 60 dernières années et les principaux modèles utilisés par la communauté scientifique dans le monde.
Jusqu’à maintenant, les estimations étaient que l’Arctique se réchauffait environ trois fois plus vite que l’ensemble de la planète.
Les principaux modèles employés jusqu’ici utilisent une échelle temporelle d’au moins 30 ans pour estimer la différence entre la tendance observée dans l’Arctique et la moyenne mondiale.
Or, l’équipe de Petr Chylek a plutôt choisi une échelle de 21 ans qui, selon elle, permet de mieux distinguer les écarts substantiels de températures qui se produisent en quelques années seulement ou même sur une année en particulier.
« Nous avons réduit l’intervalle temporel à 21 ans. Avec cette période plus courte, et contrairement aux travaux antérieurs qui montraient que l’indice d’amplification arctique augmentait de façon graduelle, nous avons observé deux [changements de cadence] distincts, l’un en 1986 et l’autre en 1999 », explique M. Chylek, dans un communiqué.
Ce sont donc deux « bonds » ou inflexions des hausses de températures dans l’Arctique qui ont échappé à la plupart des modèles climatiques précédents, selon les chercheurs.
Le premier, en 1986, s’explique selon eux par la hausse importante de la concentration de CO2 et de polluants dans l’atmosphère à l’époque. Le deuxième, en 1999, est plus difficile à expliquer, mais les chercheurs avancent qu’il est probablement dû aux interactions entre la glace de mer et la vapeur d’eau et aux changements dans les échanges de chaleur par les courants océaniques et atmosphériques dans l’Arctique.
Sur les 39 principaux modèles climatiques utilisés communément par les scientifiques dans le monde – dont le rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) – seuls quatre modèles avaient détecté le bond de 1986 et aucun modèle ne décelait celui de 1999, rapporte l’étude.
De plus, l’analyse de Petr Chylek et de son équipe montre un écart important et croissant entre les températures enregistrées dans l’Arctique par rapport à la hausse mondiale à partir des années 2000, un écart qu’ils établissent à un facteur de 4 pour ces 20 dernières années…
Lire la suite sur le site Regard sur l’Arctique, coproduit par Radio Canada International
Voir aussi l’article de Léa Fournasson du 08/07/2022 sur Futura