Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

L’Arctique se réchauffera, mais il est toujours temps d’éviter une catastrophe

Publié le 10.05.2019 - Article de Lucile Rabiet du 27/03/2019 sur Sciences et Avenir
Le changement climatique est deux fois plus important aux pôles que dans le reste du globe. Pour l'ONU, le réchauffement est maintenant inévitable dans les prochaines décennies, mais la communauté internationale peut encore éviter le pire si elle agit immédiatement

Les températures de l’océan Arctique augmenteront de 3 à 5 °C en hiver dès 2050. C’est ce que révèle un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement paru en mars 2019. Aucune chance de stopper le phénomène : les émissions de gaz à effet de serre passées et actuelles ont déjà trop réchauffé les océans, ce qui provoque l’augmentation de la fonte des glaces. Depuis les années 80, plus de 40 % de l’étendue de la banquise a déjà fondu. Et la partie arctique du continent asiatique est couverte de neige 12 jours de moins par an.

ONU Environnement se veut alarmiste : « Même si nous réduisons immédiatement et radicalement nos émissions, les températures hivernales en Arctique continueraient d’augmenter pendant les deux prochaines décennies. » Devant ce constat, certains pensent qu’il n’est plus possible d’agir. Les pays devraient-ils abandonner leurs efforts et se résigner au changement climatique ? L’apathie n’est bien sûr pas une solution : le rapport rappelle que plus nous attendrons pour réduire nos émissions, plus les conséquences du réchauffement seront catastrophiques.

L’augmentation des températures pourrait atteindre 9 °C en hiver

D’après le CNRS, l’épaisseur de la banquise a déjà diminué d’environ 40 % au cours des trente dernières années. Si les émissions de carbones continuent au rythme actuel, en hiver l’air se réchauffera deux fois plus vite en Arctique que dans les zones tempérées et les températures hivernales en Arctique augmenteront de 5 °C à 9 °C. Ainsi, cette région pourrait fondre complètement chaque été dès les années 2030. Greenpeace rappelle : « La dernière fois que l’Arctique était totalement libérée de la glace en plein été date de 125.000 ans, au cœur de la dernière grande période interglaciaire ». Les pôles, déjà très fragiles, seront encore plus touchés que le reste du globe.

Ce qui se passe en Arctique… ne reste pas en Arctique

La fonte des glaces de l’Arctique ouvrira de nouvelles voies maritimes et permettra l’exploitation de nouvelles ressources pétrolières. « Selon certaines estimations, l’Arctique détiendrait plus de 20 % des réserves de pétrole et de gaz naturel dans le monde » rappelle le CNRS. Certains sont prêts à faire le deuil des ours polaires pour profiter de ces nouvelles opportunités économiques. Un seul problème, rappelle ONU Environnement : les conséquences de la fonte des glaces se ressentiront bien au-delà des frontières de l’Arctique.

Les banquises du Nord du globe sont interconnectées et la stabilité des glaces de l’Arctique a un impact sur le réchauffement du Groenland. Le réchauffement climatique pourrait faire fondre la couverture neigeuse de celui-ci et provoquer une hausse du niveau des mers. La température de l’Océan Arctique sera aussi modifiée par la fonte des glaces, ce qui perturbera les courants marins et pourrait affaiblir le Gulf Stream qui joue un rôle clé pour la régulation des températures de l’hémisphère nord…

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