Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

L’Arctique, véritable laboratoire en été

Publié le 29.08.2022 - Article de Mathieu Perreault du 28/08/2022 sur La Presse
Fonte des banquises et du pergélisol, espèces invasives, allongement de la saison de croissance des plantes et bactéries : les changements climatiques auront des conséquences exacerbées dans le Grand Nord. Plusieurs chercheurs québécois profitent de la belle saison pour y prendre des mesures. Ils pourront nous dire ce que l’avenir réserve à l’Arctique

Méthane ou CO2

Le pergélisol de l’Arctique est l’un des points chauds du réchauffement de la planète. Ces sols gelés en permanence abritent beaucoup de matière organique qui, en dégelant, se décompose et libère du méthane, un gaz à effet de serre particulièrement puissant. Mais le phénomène est contrebalancé par un changement des populations microbiennes en faveur d’espèces se nourrissant de méthane.

« On surveille les émissions gazeuses des sols sur un réseau de 2000 km allant de la Saskatchewan à l’Arctique », explique Oliver Sonnentag, de l’Université de Montréal, joint à Yellowknife. « On voit plus de méthane dans le Sud, mais dans le Nord, c’est plus limité à cause des changements bactériens ». Les microbes se nourrissant de méthane relâchent du CO2, un phénomène contrebalancé par la captation du CO2 atmosphérique par les plantes, qui poussent davantage à cause des étés plus longs et chauds. Le projet de M. Sonnentag prévoit la formation d’Autochtones qui font l’entretien des stations de captage et en récoltent les données tous les mois, pendant l’hiver.

Les hydroliennes et le gel

L’énergie solaire est mal adaptée pour l’Arctique, parce que les jours sont très courts l’hiver. Les éoliennes souffrent du gel, tout comme les hydroliennes (alimentées par le courant des fleuves et rivières). La filiale canadienne d’une firme américaine d’hydroliennes veut remédier à ce problème.

« Le potentiel hydrocinétique du Canada est très grand », explique Alexandre Paris, qui dirige ORPC Canada. « Au Québec, beaucoup de gros fournisseurs d’Hydro-Québec pourraient fabriquer des hydroliennes. Nous testons une hydrolienne en Alaska depuis trois ans, et ça fonctionne bien. Nous faisons aussi, cet été, des tests dans un centre de recherche fédéral à Ottawa et nous récoltons des données hydrologiques sur des sites au Nunavik ». Le défi des hydroliennes dans l’Arctique est le « frasil », un état entre l’eau et la glace qui peut mener à la formation de blocs de glace sur les structures…

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