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ISSN : 2755-3755

Le Canada pencherait pour l’interdiction du fioul lourd dans l’Arctique

Publié le 24.02.2020 - Article de La Presse Canadienne du 16/02/2020 sur Radio-Canada
Les observateurs environnementaux s'attendent à ce que le gouvernement fédéral appuie des mesures internationales visant à réduire l'impact environnemental du transport maritime dans l'Arctique, mais cela pourrait coûter des centaines de dollars par année aux familles du Nord canadien

L’Organisation maritime internationale (OMI) s’est penchée lundi sur l’interdiction du fioul lourd dans les eaux arctiques.

Les pays arctiques ont déjà accepté cette décision de principe, mais la réunion de lundi doit déterminer les conditions de l’élimination progressive de ce carburant. Le fioul lourd est une source d’émission de carbone noir, qui accélère la fonte de la banquise.

« Le fioul lourd constitue le fond du baril quand on parle de carburant. C’est bon marché, c’est sale et c’est très persistant ». – Dan Hubbell, Ocean Conservancy

M. Hubbell rappelle qu’un déversement modéré de fioul en Russie datant de 2003 a toujours des impacts importants sur les mammifères marins plus d’une décennie plus tard.

Ce carburant est d’ailleurs déjà interdit dans l’Antarctique.

Une interdiction coûteuse pour les peuples de l’Arctique

Les carburants de remplacement du fioul lourd coûtent plus cher. Transports Canada a analysé ce que ces coûts signifieraient pour les collectivités de l’Arctique qui dépendent des livraisons par bateau.

Selon le gouvernement fédéral, un ménage moyen du Nunavut verrait ses dépenses grimper de 649~$ par année. L’approvisionnement en vrac de denrées non périssables du sud coûterait 1000~$ de plus pour un conteneur d’expédition de six mètres.

Plus de la moitié des ménages vivant dans l’est de l’Arctique souffrent d’insécurité alimentaire grave, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas toujours espérer avoir suffisamment de nourriture pour leur prochain repas.

Transports Canada souligne aussi que la hausse des prix du carburant affectera aussi les sociétés minières et les différents paliers de gouvernement.

« Une interdiction du fioul lourd dans l’Arctique entraînant une augmentation des coûts d’expédition répercutée sur le consommateur aurait un impact significatif sur les ménages et les communautés », peut-on lire dans le rapport. « Cela pourrait avoir des effets directs et indirects sur la santé et la qualité de vie des peuples autochtones et inuits vivant dans l’Arctique ».

Une majorité favorable à l’interdiction

Six pays de l’Arctique sur huit soutiennent actuellement l’interdiction du fioul lourd. Seule la Russie s’y oppose.

Le Canada a dit qu’il annoncerait sa position avant le début de la réunion.

Mais au cours d’une conférence téléphonique, la semaine dernière, des responsables ont indiqué que le Canada serait du côté de la majorité.

« Ils ont confirmé qu’ils soutiendraient l’interdiction », mentionne Andrew Dumbrille du Fonds mondial de la nature, qui a écouté la conférence téléphonique. « Il était assez clair que c’était la position canadienne ».

Ni le gouvernement du Nunavut, ni Nunavut Tunngavik, qui supervise les revendications territoriales du Nunavut, n’étaient disponibles pour commenter.

Le Nunavut Tunngavik a défendu l’interdiction du fioul dans le passé, mais avant l’analyse des coûts.

M. Dumbrille et M. Hubbell conviennent que le gouvernement fédéral devrait calmer les inquiétudes qui concernent les coûts pour les habitants du Nord…

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