Le climat est plus sensible que prévu aux émissions de gaz à effet de serre
La sensibilité climatique représente l’augmentation de la température de surface de la Terre pour un doublement de la concentration atmosphérique de gaz à effet de serre. Une équipe de scientifiques du laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS / OMP /CNRS / IRD / CNES) et du centre national de recherches météorologiques (CNRM / CNRS / Météo France) a estimé cette sensibilité, les résultats montrent que le climat est plus sensible que prévu aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Cela suggère que les réductions d’émissions de GES devront être encore plus importantes pour tenir les engagements des accords de Paris, ainsi que les recommandations du dernier rapport du GIEC.
Les scientifiques ont développé une nouvelle méthode pour estimer la sensibilité climatique à partir d’observations historiques du contenu en chaleur de l’océan, des températures de surface et d’une reconstruction du forçage radiatif. Cette étude se distingue des précédentes études observationnelles sur trois points : 1) elle ne s’appuie que sur des données récentes (depuis 1971) ; 2) elle utilise une régression de toutes les données disponibles sur les dernières décennies, alors que les autres études calculent la différence entre un état moyen récent est un état moyen préindustriel qui demeure très incertain et 3) elle corrige les estimations historiques du bilan d’énergie de la Terre du biais généré par l’effet radiatif de la distribution régionale des températures de surface, qui permet de passer d’une estimation de la sensibilité climatique en situation d’évolution transitoire du climat vers la sensibilité climatique d’équilibre (i.e. à long terme), qui est la métrique idéale recherchée.
Ces observations in-situ des températures océaniques montrent qu’une sensibilité climatique inférieure à 2,4°C n’est pas compatible avec la vitesse du réchauffement de l’océan depuis 1971. Ce résultat remet donc en questions les anciennes méthodes…
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