Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

Le Gulf Stream accuse un ralentissement inédit, confirme une nouvelle étude

Publié le 22.03.2021 - Article de Damien Altendorf du 28/02/2021 sur SciencePost
Les soupçons étaient déjà très présents. Désormais, une nouvelle évaluation majeure le confirme : le système de circulation océanique dont fait partie le Gulf Stream est à son plus bas niveau depuis plus d’un millénaire. Les résultats ont été publiés le 25 février dans la revue Nature Geoscience

Le système de courants marins du bassin atlantique (appelé AMOC en anglais) est en partie piloté par la densité des eaux. Lorsqu’elles arrivent près des mers entourant le Groenland et le Svalbard, elles deviennent suffisamment froides et salées pour plonger vers les profondeurs et créer un appel de masse depuis le sud. C’est ainsi qu’est maintenue l’extension vers le nord du Gulf Stream. Notons que les océanographes parlent plus précisément de dérive nord-atlantique.

Or, avec le changement climatique, les glaces du Groenland et de l’Arctique fondent, libérant d’importantes quantités d’eau douce. De fait, la couche océanique supérieure tend à devenir moins dense au niveau de ces mers nordiques. Aussi, on s’attend à ce que la plongée des eaux soit de plus en plus difficile et que la circulation océanique ralentisse.

Le système du Gulf Stream en perte de vitesse

Ce mécanisme a depuis longtemps été anticipé par les modélisations climatiques. Toutefois, bien que les observations semblent confirmer les projections, il reste difficile de dire dans quelle mesure l’affaiblissement observé se démarque par rapport à l’histoire climatique récente. Ou dit autrement, à quel point le réchauffement climatique contribue à ce changement. Pour cette raison, dans son rapport spécial sur les océans et la cryosphère paru en 2019, le GIEC indiquait avec une confiance moyenne que « l’AMOC s’est affaiblie par rapport à 1850-1900 ». Un phrasé marqué par sa grande retenue.

De nouveaux résultats publiés ce 25 février dans la revue Nature Geoscience viennent renforcer encore un peu plus l’idée d’un ralentissement très atypique au cours des dernières décennies. Plus précisément, d’une ampleur sans précédent depuis plus de 1000 ans. Un affaiblissement que les auteurs de l’étude attribuent pour l’essentiel au dérèglement climatique d’origine humaine…

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