Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

Le sol de l’Arctique est un émetteur net de carbone

Publié le 15.11.2019 - Article de Bob Weber du 22/10/2019 sur La Presse Canadienne
Le sol de l’Arctique s’est réchauffé au point de libérer plus de carbone en hiver que la végétation nordique ne peut en absorber en été, démontre une nouvelle étude

Cela signifie que la vaste ceinture de toundra autour du globe — un gigantesque réservoir qui contient nettement plus de carbone que ce qu’on retrouve déjà dans l’atmosphère — est en voie de devenir une source des gaz à effet de serre responsables des changements climatiques.

« Il y a une perte nette », a déclaré l’un des 75 co-auteurs d’un article publié dans Nature Climate Change, le professeur Jocelyn Egan de l’Université Dalhousie.

« Chaque année, plus de carbone est (relâché) que ce qui est absorbé. Cela se produit déjà ».

Les recherches menées par des scientifiques de 12 pays et de dizaines d’institutions constituent le plus récent avertissement selon lequel les systèmes naturels du Nord, qui autrefois empêchaient efficacement l’émission de carbone de l’atmosphère, commencent maintenant à en produire.

Jusqu’à présent, on ne savait que peu de choses sur les émissions hivernales du pergélisol et du sol qui le recouvre. Même les scientifiques supposaient que les processus microbiens qui libèrent les gaz s’arrêtaient dans le froid.

« La plupart des gens pensent qu’en hiver, il n’y a pas de respiration, que les microbes qui absorbent le carbone produisant ces émissions ne sont pas actifs, ce qui n’est pas le cas », a expliqué M. Egan.

Deux fois plus que les estimations précédentes

Les scientifiques ont installé des détecteurs de dioxyde de carbone sur le sol à plus de 100 emplacements situés autour de l’Arctique circumpolaire pour voir ce qui se passait réellement et ont effectué plus d’un millier de mesures.

Ils ont découvert que beaucoup plus de carbone était libéré que ce qu’on pensait jusqu’à maintenant. Les résultats montrent que les émissions de dioxyde de carbone — soit 1,7 milliard de tonnes par an — sont environ deux fois plus élevées que les estimations précédentes.

On pense que la végétation arctique absorbe un peu plus d’un milliard de tonnes de gaz de l’atmosphère chaque année pendant la saison de croissance. Le résultat net est que les sols arctiques dans le monde rejettent probablement déjà plus de 600 millions de tonnes de CO2 par an.

Les scientifiques pensaient auparavant que le carbone absorbé par les plantes de la toundra au cours de l’été compensait plus ou moins les émissions de l’hiver et pour celles résultant de la fonte du pergélisol pendant la saison chaude.

Ce n’est pas ce qui se passe, a souligné M. Egan…

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