Les courants océaniques pourraient être bouleversés par la libération d’eau douce en Arctique
Dans la région du nord du Canada et de l’Alaska, le gyre de Beaufort recueille naturellement de l’eau douce venant de la fonte des glaciers, du ruissellement des rivières et des précipitations. Mais le plus grand réservoir d’eau douce dans la région de l’Arctique connaît des bouleversements majeurs. En cause, l’afflux important lié à la fonte estivale et automnale des glaces de mer, anormalement massif depuis quelques décennies, notent les experts.
Le gyre de Beaufort est primordiale grâce à son rôle dans la circulation océanique mondiale et la régulation du climat. Les eaux de l’océan Arctique se mélangent avec les eaux des autres océans du globe et le gyre de Beaufort aide à redistribuer la chaleur et les nutriments dans les eaux de surface de l’océan mondial. Il participe ainsi à l’équilibre de l’environnement polaire en emmagasinant de l’eau douce près de la surface de l’océan.
L’étude publiée dans Nature Geoscience indique que la stabilisation du gyre serait le précurseur d’une énorme libération d’eau douce, qui pourrait avoir des conséquences importantes, notamment sur la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique, un autre élément clé du climat mondial.
« Le gyre de Beaufort est passé à un état quasi stable dans lequel l’augmentation de la hauteur de la surface de la mer du gyre a ralenti et la teneur en eau douce s’est stabilisée », souligne le document, ajoutant que la couche froide de l’halocline, qui isole les eaux chaudes et salées de l’Atlantique en profondeur, s’est considérablement amincie.
Un phénomène que les scientifiques expliquent en raison d’un apport moindre d’eau froide et salée provenant de l’océan Pacifique et du plateau de la mer des Tchouktches, ainsi que d’un entraînement plus important d’eau plus légère provenant de l’est de la mer de Beaufort.
« Les résultats impliquent que l’amincissement continu de la couche halocline froide pourrait moduler l’état stable actuel, permettant une libération d’eau douce. Cela pourrait à son tour rafraîchir l’Atlantique Nord subpolaire, ce qui aurait un impact à plus grande échelle », avance l’étude…
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