Recherches Arctiques

Actualités de la recherche scientifique
ISSN : 2755-3755

Les courants océaniques pourraient être bouleversés par la libération d’eau douce en Arctique

Publié le 26.05.2023 - Article d'Ismaël Houdassine du 08/05/2023 sur Regard sur l'Arctique
Avec l’aide de données satellitaires et hydrographiques, des scientifiques de l’Institut océanographique de Woods Hole aux États-Unis ont étudié l’évolution du gyre de Beaufort sur les 20 dernières années. Ils ont pu observer que l’eau douce contenue dans ce système anticyclonique a augmenté de 40 % par rapport à la climatologie des années 1970

Dans la région du nord du Canada et de l’Alaska, le gyre de Beaufort recueille naturellement de l’eau douce venant de la fonte des glaciers, du ruissellement des rivières et des précipitations. Mais le plus grand réservoir d’eau douce dans la région de l’Arctique connaît des bouleversements majeurs. En cause, l’afflux important lié à la fonte estivale et automnale des glaces de mer, anormalement massif depuis quelques décennies, notent les experts.

Le gyre de Beaufort est primordiale grâce à son rôle dans la circulation océanique mondiale et la régulation du climat. Les eaux de l’océan Arctique se mélangent avec les eaux des autres océans du globe et le gyre de Beaufort aide à redistribuer la chaleur et les nutriments dans les eaux de surface de l’océan mondial. Il participe ainsi à l’équilibre de l’environnement polaire en emmagasinant de l’eau douce près de la surface de l’océan.

L’étude publiée dans Nature Geoscience indique que la stabilisation du gyre serait le précurseur d’une énorme libération d’eau douce, qui pourrait avoir des conséquences importantes, notamment sur la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique, un autre élément clé du climat mondial.

« Le gyre de Beaufort est passé à un état quasi stable dans lequel l’augmentation de la hauteur de la surface de la mer du gyre a ralenti et la teneur en eau douce s’est stabilisée », souligne le document, ajoutant que la couche froide de l’halocline, qui isole les eaux chaudes et salées de l’Atlantique en profondeur, s’est considérablement amincie.

Un phénomène que les scientifiques expliquent en raison d’un apport moindre d’eau froide et salée provenant de l’océan Pacifique et du plateau de la mer des Tchouktches, ainsi que d’un entraînement plus important d’eau plus légère provenant de l’est de la mer de Beaufort.

« Les résultats impliquent que l’amincissement continu de la couche halocline froide pourrait moduler l’état stable actuel, permettant une libération d’eau douce. Cela pourrait à son tour rafraîchir l’Atlantique Nord subpolaire, ce qui aurait un impact à plus grande échelle », avance l’étude…

Lire la suite sur le site Regard sur l’Arctique, coproduit par Radio Canada International

En poursuivant votre navigation, sans modifier vos paramètres, vous acceptez l'utilisation et le dépôt de cookies destinés à mesurer la fréquentation du site grâce au logiciel Matomo. Pour plus d'informations, gérer ou modifier les paramètres, vous pouvez vous rendre sur notre page de politique de confidentialité.
OK
Modifier les paramètres