Les infrastructures pétrolières de l’Alaska nuisent aux oiseaux nicheurs
L’étude publiée dans la revue scientifique Journal of Avian Biology a observé les 17 années de données sur la nidification à Prudhoe Bay. Elle indique que la région est un site de développement énergétique intensif. La plaine côtière arctique est également l’une des zones de reproduction aviaire les plus importantes du monde.
C’est dans ce territoire du Grand Nord que des millions d’oiseaux nichent, certains migrant ensuite à travers tous les États-Unis vers des zones d’hivernage en Amérique centrale et du Sud, voire en Afrique, d’autres traversant l’océan Pacifique vers la Russie, la Chine, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Antarctique.
La publication de l’étude intervient alors que les États-Unis ont récemment approuvé le projet pétrolier controversé Willow. Il planifie un forage à long terme dans la plus grande zone sauvage encore intacte à l’ouest de Prudhoe Bay dans l’Alaska.
« L’infrastructure prévue par Willow borde la zone spéciale du lac Teshekpuk, l’une des cinq régions qui ont été mises à l’écart de l’exploitation en raison de son importance écologique, notamment la nidification des oiseaux et la reproduction des caribous », notent les experts.
Les facteurs associés au développement industriel qui peuvent nuire à la nidification comprennent la dégradation de l’habitat, le trafic de véhicules et d’avions, le bruit, la pollution de l’air et l’augmentation des populations de prédateurs de nids associés au développement, y compris le goéland bourgmestre, le corbeau ou le renard arctique — Étude de la Wildlife Conservation Society
Comprendre les effets de l’activité humaine sur la nature
Selon Martin Robards, directeur régional à la Wildlife Conservation Society et auteur de l’étude, les oiseaux nichant dans la toundra sont confrontés à des saisons de reproduction courtes, à des conditions climatiques difficiles et, aujourd’hui, à des conditions environnementales variables, imprévisibles et qui évoluent rapidement en raison du changement climatique.
« Comme nous le démontrons, les espèces qui nichent dans les zones industrielles sont également affectées par les activités humaines, explique-t-il. On ne saurait trop insister sur l’urgence de mieux comprendre ces relations et d’en atténuer les effets, compte tenu du déclin largement reconnu des animaux ».
Le directeur régional souligne que l’équipe de recherche a évalué les facteurs influençant les paramètres de reproduction des oiseaux nicheurs à Prudhoe Bay entre 2003 et 2019. À ce titre, elle a surveillé 1265 nids d’oiseaux de rivage, 378 nids de passereaux et 231 nids d’oiseaux aquatiques.
« Les scientifiques ont constaté que le taux de survie des nids diminuait de manière importante à proximité des infrastructures à forte fréquentation, ce qui n’avait pas été détecté auparavant dans des études à court terme », ajoute-t-il…
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