Recherches Arctiques

Actualités de la recherche scientifique
ISSN : 2755-3755

Les lacs de l’Arctique tendent à s’assécher, révèle une étude

Publié le 12.09.2022 - Article de Mathieu Gobeil du 06/09/2022 sur Regard sur l'Arctique
De récents travaux montrent qu’une grande partie des lacs des régions arctiques ont diminué en superficie au cours des 20 dernières années, ce qui serait une conséquence du réchauffement climatique et de la fonte du pergélisol

Les chercheurs américains ont utilisé des images satellites d’une grande portion de l’espace arctique en Russie, en Alaska, au Groenland, au Canada et dans les pays nordiques, couvrant la période de 2000 à 2021.

Ils ont noté une diminution de la taille des lacs, ou même un assèchement complet des plans d’eau, dans 82 % de l’espace à l’étude.

Une théorie prévalente voulait que les lacs de la toundra augmentent graduellement en superficie au courant de ce siècle en raison du réchauffement accéléré et de la fonte du pergélisol, note l’équipe d’Elizabeth Webb, biologiste à l’Université de la Floride.

Or, les chercheurs constatent dans cette étude que c’est plutôt l’inverse qui se produit. Ils avancent que le dégel du pergélisol contribue à réduire la superficie des lacs en créant des canaux de drainage et en augmentant l’érosion des sols au fond des plans d’eau.

Les lacs représentent entre 20 et 40 % des basses-terres de l’Arctique, soulignent les scientifiques, constituant les pierres angulaires de l’écosystème arctique.

Ils représentent une source essentielle d’eau douce pour les communautés et les industries autochtones locales. Nombre d’espèces menacées ou en voie de disparition, dont des oiseaux migrateurs et des poissons, dépendent également des habitats de ces lacs pour leur survie, notent les chercheurs.

« Nos résultats suggèrent que le dégel du pergélisol se produit encore plus rapidement que ne l’avait prévu [la communauté scientifique]. Cela indique également que la région est probablement en voie de connaître un drainage à grande échelle », remarque Elizabeth Webb, dans un communiqué.

Plus de pluie, plus de fonte

En plus de la hausse des températures de surface, les changements climatiques amènent plus de précipitations sur les régions arctiques à l’automne, remarquent les chercheurs. Ceci accentuerait l’effet de drainage au fond des lacs, car l’eau de pluie est plus chaude que le sol, contribuant ainsi à accélérer la fonte. De fortes pluies soudaines créent aussi un ruissellement qui amplifie le phénomène d’érosion.

Certains modèles climatiques qui servaient jusqu’ici à prédire les fluctuations futures dans les lacs de l’Arctique ne tenaient pas compte de ces précipitations accrues en automne en raison du réchauffement, soulignent les chercheurs.

« Cela peut sembler contre-intuitif que l’augmentation des précipitations réduise les eaux de surface », dit Jeremy Lichstein, co-auteur de l’étude. « Mais il s’avère que l’explication physique figurait déjà dans la littérature scientifique : l’eau de pluie transporte la chaleur dans le sol et accélère le dégel du pergélisol, ce qui peut ouvrir des canaux souterrains qui drainent la surface », poursuit-il…

Lire la suite sur le site Regard sur l’Arctique, coproduit par Radio Canada International

Voir aussi l’article de Damien Altendorf du 08/09/2022 sur SciencePost

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