Les mammifères marins de l’Arctique pourraient être à risque de contracter la COVID-19
Une équipe de chercheurs américains a étudié plus de 41 espèces de vertébrés différentes pour voir quelles étaient les probabilités qu’elles soient infectées par la COVID-19.
Même s’il s’agit d’observations préliminaires (celles-ci devant encore être testées), l’équipe menée par Harris Lewin, un professeur en évolution et écologie, croit que les animaux les plus à même d’être infectés par la maladie sont ceux qui se rapprochent le plus des humains, d’un point de vue génétique, à quelques exceptions près.
Les chercheurs se sont penchés sur le récepteur ACE-2, présent chez les animaux et les humains, et qui sont un prérequis pour que ces derniers soient infectés à la COVID-19. « Cela n’est peut-être pas le cas chez les animaux », avance prudemment le scientifique, qui mise sur d’autres études pour en avoir le coeur net.
À partir de leurs observations, les chercheurs ont donc prédit la susceptibilité d’être infecté par le virus et ont établi cinq niveaux de risque différents de contracter la COVID-19 : très élevé, élevé, moyen, faible et très faible.
Ils ont réalisé que tous les animaux qui sont dans les catégories très élevées jusqu’à faible, sont des mammifères. Dans la catégorie très faible, on retrouve plutôt les poissons, les amphibiens, les reptiles et les oiseaux. En tout, ils ont défini 252 mammifères différents dans ces catégories.
Narvals et bélugas dans le groupe à risque élevé
Dans le groupe considéré comme à risque très élevé, on trouve notamment des mammifères marins présents dans le nord du Canada, telles les baleines et les baleines dentées (comme les narvals ou les bélugas). En tout, 11 cétacés font partie du groupe, dont plusieurs sont très importants dans la culture inuit.
« Nous devons encore comprendre si les cellules de ces animaux peuvent être infectées », rappelle Harris Lewin. Si c’est le cas, il y aurait une très forte probabilité que ces animaux soient infectés par les eaux usées déversées dans les océans, par les bateaux de croisière, par exemple.
Malgré les incertitudes, M. Lewin se veut rassurant. « À ce stade, il y a très peu de risques pour les Inuit qui ont besoin de chasser ces mammifères marins pour survivre », affirme-t-il.
Le chercheur est plus préoccupé à l’idée que les humains transmettent le virus aux animaux que le contraire. Comme aucun cas de COVID-19 n’a été détecté au Nunavut et que des malades sont rétablis à la fois aux Territoires du Nord-Ouest et au Yukon, le professeur pense que la population ne craint pas grand-chose.
Il appelle cependant les villages et les villes de l’Arctique, particulièrement ceux qui sont situés non loin d’un océan, à prendre des précautions en ce qui concerne les déchets humains biologiques, même si les recherches ne peuvent pas encore prouver que le virus peut survivre dans l’eau saline…
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