Les plateformes glaciaires du Canada se fractionnent rapidement
Des chercheurs de l’Université d’Ottawa et de l’Université Carleton insistent sur l’importance de ces transformations. « C’est notre littoral qui est en train de changer, dit Derek Mueller, chercheur au Département de géographie et d’études de l’environnement de l’Université Carleton. Ces entités géographiques uniques et massives qu’on considère comme faisant partie du Canada sont en train de disparaître, et elles ne reviendront pas. »
Luke Copland, chercheur au Département de géographie de l’Université d’Ottawa, affirme que « depuis la fin de juillet, des portions équivalant à une fois et demie la taille de l’île de Manhattan se sont détachées ». Il ajoute que les plateformes pétrolières devraient surveiller de près la situation, car le nombre d’icebergs flottant vers le sud risque d’augmenter, ce qui pourrait menacer les installations de forage situées dans la mer de Beaufort ou dans la mer de Tchoukotsk, entre autres.
Après avoir répertorié par imagerie satellite les changements survenus cet été, les chercheurs ont constaté que la taille de ces plateformes glaciaires avait diminué considérablement presque chaque été depuis 2005. Cette attrition rapide aura des conséquences permanentes. Les chercheurs attribuent ce récent vêlage à l’effet conjugué du réchauffement des températures et de l’augmentation des eaux libres. C’est dans un climat plus froid et différent du nôtre que les plateformes de glace se sont formées et maintenues. Leur disparition laisse présager le retour éventuel de conditions que l’Arctique n’avait pas connues depuis des milliers d’années.
Les plateformes glaciaires d’un âge avancé et d’une bonne épaisseur sont relativement rares dans l’Arctique. Ces formations diffèrent nettement de la glace marine ordinaire, dont l’épaisseur dépasse rarement quelques mètres et qui peut disparaître en quelques années. Le Canada possède les plus vastes plateformes glaciaires de l’Arctique, lesquelles sont situées le long du littoral nord de l’île d’Ellesmere. Ces masses de glace flottante, d’une épaisseur qui tourne généralement autour de 40 mètres (l’équivalent d’un immeuble de dix étages) mais qui peut parfois atteindre 100 mètres, se sont épaissies au fil du temps sous l’effet des accumulations de neige, de glace marine et, dans certains cas, d’eau des glaciers. On pense qu’elles auraient été en place pendant une bonne partie des derniers millénaires.
Pour en savoir plus,
Contacts :
– Retrouvez des images et cartes à l’adresse suivante: http://http-server.carleton.ca/~dmueller/iceshelves/summer2011.html
– Contact: Derek Muller – tél. : (001) 613-520-2600 – email : Derek_Mueller@carleton.ca – Site internet: http://http-server.carleton.ca/~dmueller/ – Batiment B349 Loeb, 1125 Colonel By Drive, Ottawa, Ontario, K1S 5B6, Canada
Source :
Article paru sur le site internet de l’Université d’Ottawa: http://redirectix.bulletins-electroniques.com/LOd81
Rédacteur :
Florent Bouvier