Les plus vieilles traces de vie trouvées au Labrador ?
Quand la vie est-elle apparue sur Terre ? La question est d’importance car, de sa réponse, peut dépendre l’estimation de la capacité de la vie à apparaître ailleurs dans l’univers. Si celle-ci est apparue très vite, on peut penser qu’elle est le résultat presque obligatoire d’un chimisme universel, tout comme nous avons appris que la formation des exoplanètes autour des étoiles était la règle dans la Voie lactée.
Malheureusement, les archives de la Planète bleue n’ont été que peu conservées en ce qui concerne son premier milliard d’années d’existence, elle qui est née il y a 4,56 milliards d’années. Surtout, elles sont très difficiles à déchiffrer, car les strates de roches ont été, en quelque sorte, déchirées, froissées, même brûlées par le métamorphisme et la tectonique des plaques. Si bien que, depuis quelques décennies, les avancées et les reculs se succèdent en ce qui concerne les déclarations de découvertes de traces (même de fossiles) de formes de vie qui seraient âgées de plus de 3 milliards d’années.
Le dernier record en date, toujours sujet à caution, concernait des microfossiles supposés qui ont été trouvés au Québec, dans des roches âgées d’au moins 3,77 milliards d’années. Ces roches sont présentes le long de la côte de la baie d’Hudson, au nord du Québec — dans une région appelée « Ceinture de roches vertes de Nuvvuagittuq » (Nuvvuagittuq Supracrustal Belt, en anglais, ou NSB).
Or, voici qu’une équipe japonaise vient de publier dans Nature un article dans lequel elle annonce qu’elle a aussi découvert des traces de vie potentielles dans des roches canadiennes datant du tout début de l’Archéen, c’est-à-dire, en l’occurrence, selon les chercheurs, des roches âgées de 3,95 milliards d’années. Mais, cette fois-ci, ces dernières proviennent du nord du Labrador, dans la région appelée Saglek Block, et il s’agit de roches sédimentaires déposées dans l’eau puis qui ont été métamorphisées…