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ISSN : 2755-3755

Les premiers tétrapodes nageaient entre deux eaux

Publié le 25.06.2018 - Communiqué de presse du CNRS
Les premiers tétrapodes du Dévonien supérieur ont longtemps été considérés comme des vertébrés vivant en eau douce par les paléontologues. Toutefois, cette hypothèse ne permettait pas d’expliquer comment, il y a environ 360 millions d’années, ils avaient pu atteindre une répartition mondiale dès le Dévonien supérieur en franchissant les océans : des barrières infranchissables pour les espèces adaptées aux milieux d’eau douce. Cette idée est remise aujourd’hui en question par une équipe de recherche internationale, impliquant des chercheurs lyonnais de l’Université Claude Bernard Lyon 1, du CNRS et de l’ENS Lyon. L’analyse des restes de premiers tétrapodes leur a permis de découvrir que ces derniers avaient vécu dans des eaux saumâtres comme des deltas ou des estuaires. Ces travaux ont été publiés dans la revue Nature le 30 mai 2018

L’âge des poissons

Le Dévonien (419~-~359 millions d’années) est une période géologique souvent appelée «l’âge des poissons». Et pour cause, les seuls vertébrés qui peuplaient alors notre planète vivaient dans des environnements aquatiques. À la fin du Dévonien, apparaissent des espèces dont les membres sont munis de doigts : les tétrapodes. Si ces derniers habitaient encore des environnements aquatiques, les chercheurs ne savaient pas encore dans quelles eaux, salées ou douces, ils nageaient. Afin de répondre à cette question, des chercheurs français et l’Académie chinoise des sciences, ont développé un nouveau traceur géochimique des milieux de vie et l’ont appliqué à des fossiles des premiers tétrapodes et de leur faune associée, provenant du Groenland et de Chine. Ils ont ainsi démontré que ces tétrapodes vivaient dans des eaux saumâtres, probablement celles de deltas ou d’estuaires.

Quand les isotopes s’en mêlent…

Dans cette étude, les chercheurs ont échantillonné des fossiles de vertébrés provenant de deux gisements du Dévonien supérieur du Groenland et de Chine. Ces fossiles sont des restes de squelettes des premiers tétrapodes ainsi que d’autres espèces de vertébrés dont des os de poissons cuirassés, les placodermes, retrouvés dans les mêmes gisements. Les scientifiques ont ensuite analysé les compositions isotopiques de l’oxygène (18O/16O) et du soufre (34S/32S), c’est-à-dire l’abondance relative entre les isotopes lourds et légers de ces deux éléments contenus dans les restes fossilisés…

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