Les répercussions écologiques potentielles des feux de forêt en Sibérie
Au cours de l’été 2014, des images satellites ont détecté une efflorescence phytoplanctonique plus importante que la normale dans la mer de Laptev (Océan Arctique). Un groupe de chercheurs aux expertises complémentaires s’est d’abord penché sur la quantification des « processus habituels » d’apport d’azote, tels que la fonte de la glace de mer, le débit des rivières et les remontées des eaux profondes, mais aucun n’a pu expliquer la quantité d’azote nécessaire pour expliquer la présence de l’efflorescence.
A la même période, des incendies de forêt en Sibérie (Russie) ont brûlé environ 1,5 million d’hectares de terres ; et la fumée de ces feux a été dirigée dans l’océan Arctique au niveau de l’efflorescence. Les chercheurs se sont intéressés aux aérosols de ces feux de forêt et à la composition de l’atmosphère. Ils ont utilisé le Community Earth System Model (CESM) : un modèle numérique capable de simuler les émissions de sources naturelles et humaines lorsqu’elles entrent et sortent de l’atmosphère. Le modèle a été alimenté par des données de vent, de température et de la composition de l’atmosphère (y compris la composition de la fumée des feux de forêt pour la période en question). Les simulations du modèle ont montré qu’au moment de l’efflorescence et des feux de forêt (été 2014), le dépôt d’azote de l’atmosphère était presque deux fois plus important que les années précédentes et suivantes.
Les données satellitaires historiques et la composition chimique des aérosols ont été étudiées afin d’avoir une meilleure idée de l’impact de ces feux sur les cycles biogéochimiques et les écosystèmes de l’Arctique. Bien qu’une efflorescence ponctuelle comme celle-ci ne changera pas complètement la productivité et la structure de l’écosystème arctique, la Sibérie et l’Arctique canadien seront touchés par un plus grand nombre de feux de forêt. Il pourrait donc être intéressant d’explorer les effets potentiels en aval, si l’activité des feux et l’apport de nutriments restent élevés.
Lire l’actualité sur le site du CNRS-INSU