Les réserves en carbone des tourbières ne peuvent plus être ignorées
Suite à leurs travaux, des scientifiques issus de 50 institutions l’affirment : les stocks de carbone des tourbières sont plus vulnérables qu’ils ne le pensaient. Il s’avère même que les tourbières pourraient passer d’ici à 2100 d’un fonctionnement en puits de carbone à un fonctionnement en source de carbone. Néanmoins, les estimations sont encore très incertaines : elles se situent en effet entre un gain de carbone de 103.109T et une perte de 360.109T pour le XXIe siècle et l’ensemble des tourbières du globe. Quoi qu’il en soit, les émissions annuelles de dioxyde de carbone par les tourbières dégradées représentent d’ores et déjà 5 à 10 % des émissions anthropiques annuelles mondiales de CO2.
Les causes de cette évolution sont diverses. Les grands incendies de tourbière peuvent libérer en quelques mois des quantités massives de carbone ayant nécessité plusieurs millénaires pour se former. Les effets du changement climatique (hausse des températures, sécheresse, dégradation du pergélisol, hausse du niveau des mers) entraînent une hausse des émissions de carbone vers l’atmosphère de nombreuses tourbières. Enfin, la destruction des zones humides causée par le changement d’usage des terres constitue également une menace critique.
En conséquence, les chercheurs estiment que la prise en compte dans les modèles climatiques globaux de la dynamique du cycle du carbone et des rétroactions des tourbières devient cruciale pour comprendre pleinement le lien tourbière-carbone-climat et améliorer les prévisions climatiques. Ils considèrent également que la préservation des zones humides planétaires est essentielle pour limiter le réchauffement climatique et nécessite l’application de politiques de protection efficaces.
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